Qui est Nicolas Turquois, ce député MoDem qui a failli en venir aux mains à l'Assemblée nationale ?
Jeudi soir à l'Assemblée, le député Nicolas Turquois s’en est pris au socialiste Mickaël Bouloux. Mais qui est cet agriculteur, député MoDem depuis 2017 ?
Jeudi soir à l'Assemblée nationale, l'examen de l'abrogation de la réforme des retraites a encore cristallisé des tensions. Au point d'en arriver à une scène hallucinante, où le député MoDem Nicolas Turquois se fait sortir de l'hémicycle par des huissiers et d'autres parlementaires alors qu'il semblait à deux doigts de s'en prendre physiquement au député socialiste Mickaël Bouloux, rapporte Le Figaro.
Après avoir lancé, en pointant du doigt Mickaël Bouloux à quelques centimètres de son visage, "ma famille a été menacée, et ce sont des personnes de ton village !", il a continué à s'en prendre verbalement à d'autres parlementaires, dont les députés Insoumis Antoine Léaument ou Thomas Portes.
Et c’est nous les violents ? Quand les caméras s’éteignent, les macronistes montrent leur vrai visage et cherchent à frapper des députés.pic.twitter.com/l1k6Cshg0s
— David Guiraud (@GuiraudInd) November 28, 2024
À LIRE AUSSI >> Retraites : violente altercation à l'Assemblée, le député Nicolas Turquois s'en prend à son homologue Mickaël Bouloux
Pas le premier accrochage
Ce n'est pas son premier coup d'éclat : il y a quelques semaines déjà, Nicolas Turquois s'était déjà violemment accroché avec les parlementaires du Rassemblement National Aymeric Salmon et Jean-Philippe Tanguy. Là aussi, les huissiers étaient intervenus pour empêcher un affrontement physique.
De son côté, Nicolas Turquois a réagit sur plusieurs plateaux : si il a avoué avoir "pété un cable" à BFM, sur celui de RMC, il expliquait ce vendredi matin qu'il n'était pas d'accord "avec ces méthodes de barbouzes", en accusant encore Antoine Léaument (LFI).
💥 Rixe à l’Assemblée
🎙️ @TurquoisNicolas : "En bas de l'hémicycle, je suis interpellé violemment par Antoine Léaument ! Mickaël Bouloux, je lui présenterai mes excuses, pas à M. Léaument... ses méthodes de barbouze, je ne les accepte pas !"#GGRMC pic.twitter.com/iNsK0OVOZH— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) November 29, 2024
Propulsé député en 2017
Mais alors, qui est Nicolas Turquois ? Selon un article de la Nouvelle république, qui faisait son portrait en 2017, l'agriculteur et père de trois enfants a été élu député alors qu'il ne partait pas vainqueur. Ce maire délégué de la commune d'Ouzilly-Vignolles (département de la Vienne, en Nouvelle Aquitaine) avait réalisé 2,69% aux législatives de 2012 avec le MoDem, où il est inscrit depuis 2007 et dont il est président départemental.
Mais à l'heure des investitures de La République en Marche en 2017, et après le "coup de gueule" de François Bayrou sur le peu d'investitures MoDem en son sein, Nicolas Turquois avait finalement été désigné candidat par les équipes macronistes.
"Trois autres éléments auraient pesé dans la balance, estime-t-il : sa forte proximité avec le secrétaire général du MoDem Marc Fesneau, son échange avec le candidat Macron entre les deux tours de la présidentielle dans une ferme à Usseau, et enfin son métier"
(Extrait de l'article de la Nouvelle république )
Une proximité avec Marc Fesneau qu'on a en effet pu voir jeudi soir lors de l'altercation dans l'hémicycle, puisque ce dernier était l'une des personnes qui se sont interposées pour calmer la situation.
À LIRE AUSSI >> Retraites : "à 64 ans, on est encore en bonne forme physique", la députée LR Eliane Kremer choque l'Assemblée nationale
Ingénieur puis agriculteur
"La ferme, au départ, ça n'était pas du tout mon truc. J'étais ingénieur agronome, j'avais un bon boulot à la Chambre d'agriculture des Deux-Sèvres", explique-t-il dans l'article. Dans un entretien avec Bulletin semence de juin 2019, Nicolas Turquois détaillait davantage son parcours. Étudiant à Agro Paris tech, il sort diplômé en tant qu'ingénieur agricole, avant de travailler comme ingénieur en production végétales à la Chambre d'agriculture des Deux-Sèvres. Puis il va finalement reprendre un peu plus tard l'exploitation familiale, en 2000.
Une carrière difficilement conciliable avec le rôle de député qu'il occupe depuis 2017. "C'est difficile ! J’ai trois salariés sur l’exploitation et je réussis à consacrer environ une demi-journée de présence sur le terrain, souvent le lundi matin, pour superviser la partie technique. J’ai aussi gardé toute la partie administrative", expliquait-il en 2019.