Publicité

Qui est Michel Barnier, candidat à l'investiture LR ?

Michel Barnier, candidat à l'investiture des Républicains (Julien DE ROSA / AFP)

À 70 ans, il est le plus âgé des candidats à l'investiture des Républicains en vue de l'élection présidentielle.

C'est un professionnel de la politique. À 70 ans, Michel Barnier, l'un des cinq candidats à l'investiture LR, n'a connu que la politique dans sa vie professionnelle. Ce qui le distingue particulièrement des autres candidats, c'est son expérience.

À la télévision à 20 ans

Né en Isère, il embrasse très rapidement une carrière politique, avant même d'être diplômé. À tout juste 20 ans, l'étudiant Michel Barnier attire l'oeil des télévisions. Il est interrogé par l'Office national de radiodiffusion télévision française Lyon après avoir été nommé au Haut Comité de la Jeunesse, des sports et de loisirs, organisme créé par le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas.

Des records de précocité

Michel Barnier est diplômé l'année suivante de l'École supérieure de commerce de Paris, où il rencontre le futur Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. "Michel était un peu plus vieux quand il était jeune et un peu plus jeune quand il est devenu vieux", dit de lui l'ancien chef de gouvernement.

En 1973, il entre comme chargé de mission au cabinet du ministre de l'Environnement, et poursuit sa carrière dans les ministères en gardant un ancrage local : il est élu conseiller général de la Savoie dès 1973 à 22 ans, un record de précocité, puis député de la Savoie en 1978, à seulement 27 ans, ce qui fait de lui le plus jeune à entrer dans l'hémicycle.

Surnommé "le prof de ski"

Élu président du conseil général de Savoie en 1982, il lance la candidature d'Albertville pour l'organisation de Jeux Olympiques d'hiver en 1992, en binôme avec le champion olympique de ski Jean-Claude Killy. Une aventure qui lui vaut d'être surnommé "le prof de ski" par Jacques Chirac, dont il fut un ministre durant ses deux mandats. Avec en point de mire l'organisation des Jeux Olympiques de Paris en 2024, Michel Barnier ne serait pas dépaysé sur ce dossier s'il entrait à l'Élysée.

Deux fois ministre de Jacques Chirac, Michel Barnier a été auparavant ministre durant le deuxième mandat de François Mitterrand avant de servir Nicolas Sarkozy, avec des portefeuilles très différents : Environnement, Affaires européennes, Agriculture ou Affaires étrangères.

Chef des négociations du Brexit

Une solide expérience dont il se sert pour construire son équipe de campagne : son actuelle directrice de campagne, Marie-Claire Carrère-Gée était la secrétaire générale de l’Élysée lors du second mandat de Chirac, quand Barnier était ministre de l'Agriculture. Parmi les soutiens que compte Michel Barnier, la députée de Paris Brigitte Kuster. C'est elle qui dirigeait son service de presse au ministère de l’Environnement, sous la présidence de François Mitterrand.

Une expérience consolidée au niveau européen : il est tour à tour député puis commissaire européen, avant d'être récemment chargé des négociations avec le Royaume-Uni pour le Brexit. Une solide expérience qui offre aussi un angle d'attaque à ses adversaires. Le patron des députés de la majorité Christophe Castaner a ainsi accusé Michel Barnier d’être en partie responsable de l’échec d’un accord sur la pêche avec les Britanniques.

Michel Barnier, c'est "boulot-boulot"

Peu connu du grand public malgré une longue carrière, le manque de popularité de Michel Barnier se traduit dans les sondages, où il n'est crédité que de 9% s'il est désigné candidat LR contre 10 à 14% pour Valérie Pécresse et Xavier Bertrand, ses principaux concurrents. Un manque de popularité qu'il estime peut-être lié à son caractère. "Je suis peut-être trop sérieux… Mon père avait beaucoup d’humour. J’ai de grandes marges de progrès", confie-t-ii à Paris Match.

Un constat partagé par l'un de ses collaborateurs au ministère des Affaires étrangères. "Ce n’est pas toujours rigolo d’être son collaborateur. C’est boulot-boulot mais sérieux et solide". Un caractère qui pourrait le freiner dans cette course à l'investiture LR, notamment lors des débats télévisés. "Il n’a pas fait de campagne depuis longtemps et le débat fonctionne à coups de petites phrases et de polémiques, un registre qui n’est pas le sien. Mais il est prêt et a le cuir solide", conclut Arnaud Danjean dans l'hebdomadaire.

VIDÉO - Après le Brexit, la présidentielle : Michel Barnier candidat en 2022