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Qui est Laetitia Avia, la députée LREM accusée de harcèlement, racisme et homophobie ?

Laetitia Avia, députée LREM, est accusée par plusieurs de ses anciens collaborateurs d'avoir tenu des propos sexistes, homophobes et racistes.

Une enquête de Mediapart révèle que la députée LREM Laetitia Avia aurait fait subir des humiliations à répétition à son équipe, ainsi que des propos sexistes, homophobes et racistes. Retour sur le parcours de cette élue actuellement dans la tourmente.

Dans un article de Mediapart paru mardi 12 mai, cinq ex-assistants parlementaires dénoncent les humiliations qu’ils ont subies de la part de la députée de la 8e circonscription de Paris. Propos racistes, sexistes, homophobes, charges de travail surélevées... ces accusations tombent mal pour Laetitia Avia qui présente ce mercredi sa proposition de loi contre la haine sur internet devant l'Assemblée Nationale. La députée LREM dénonce de son côté un “tableau mensonger” de la part de Mediapart et a annoncé qu’elle allait porter plainte pour diffamation. Coup de projecteur sur le parcours atypique de cette proche d’Emmanuel Macron qui n’en est pas à sa première controverse.

Des cités à l’Assemblée

Avocate de profession, Laetitia Avia débute sa carrière de juriste en 2008 au sein du cabinet Darrois Villey Maillot Brochier et devient ensuite secrétaire générale de la commission Darrois sur les professions du droit. C’est ici qu’elle rencontre un certain Emmanuel Macron, avec qui elle restera en contact. Pour preuve, elle rejoint le mouvement En Marche dès sa création en avril 2016 en tant qu’experte juriste puis rejoint la commission nationale d’investiture pour les élections législatives de 2017.

Elle remporte la 8e circonscription de Paris avec 65% des voix et devient l’une des premières femmes d’origine africaine élues à l’Assemblée nationale, comme le rapporte 20 Minutes. Edouard Philippe ne manque d’ailleurs pas de saluer son parcours et sa réussite décrivant un “modèle de politique publique” grâce à “son travail” et à “sa ténacité”.

Diplômée de Sciences Po, Laetitia Avia représente parfaitement la “société civile macronienne”, elle qui vient d’une famille modeste immigrée du Togo avec un père chauffeur bagagiste et une mère aide soignante qui n’ont cessé de bouger de cités en cités en Seine-Saint-Denis. Elle fait partie des heureuses élues du nouveau programme de Sciences Po convention ZEP, et si les premiers mois sont un calvaire d’après Libération, elle devient finalement l’ambassadrice du programme.

Elle a mordu un chauffeur de taxi

Si le Premier ministre la décrit comme un “modèle”, ces révélations Mediapart ne sont pourtant pas les premières accablant l’avocate spécialisée en fusion-acquisition. En juillet 2017, le Canard Enchaîné révèle que la député LREM a mordu un chauffeur de taxi suite à une altercation avec ce dernier. Le terminal de paiement par carte bancaire étant hors service et n’ayant sur elle que sa carte bancaire, la députée fraîchement élue ne peut pas payer la course d’un montant de 12 euros et ne veut pas payer en étant déposée à un distributeur par le chauffeur. Elle mord alors l’épaule de ce dernier qui venait de redémarrer afin de la déposer à un distributeur pour la forcer à retirer des espèces. Laetitia Avia, qui n’a pas manqué de lui rappeler sa “qualité de parlementaire”, finit par payer sa course après avoir avoué aux policiers qu’elle a bel et bien mordu le chauffeur, d’après Le Canard enchaîné.

Incitation au non-respect du confinement

Si Laetitia Avia n’a jamais hésité à rappeler aux Français l’importance de rester chez eux pendant le confinement, il semblerait qu’elle ne demande pas la même chose à ses collaborateurs. Au mois de mars, Libération révélait que la porte-parole d’En Marche exigeait à tous ses collaborateurs de télétravailler depuis Paris, même à l’une de ses collaboratrices qui était en vacances et malade à ce moment-là. L’élue lui aurait demandé à plusieurs reprises de revenir sur Paris en plein confinement, bien qu’elle soit atteinte d’une maladie auto-immune qui la rend plus à risque face au Covid-19.

Cette pression sur l’une de ses collaboratrices ne serait pas la seule. Dans l’article Mediapart publié le mardi 12 mai, l’un des anciens membres de son équipe rapporte qu’elle n’hésitait pas a créer une concurrence malsaine entre tous ses collaborateurs en leur imposant des horaires allant “de 7h à 1h du matin. Même le week-end”. Toujours selon ce témoignage, elle avait pour habitude de critiquer le travail des ses collaborateurs et de les réprimander devant leurs collègues, ce qui était “très humiliant”. Si elle reconnait son exigence envers eux, elle estime qu’elle “valorise leur travail”.

Une attitude différente en coulisses

Si Laetitia Avia estime quelle n’a jamais toléré le racisme, l’homophobie et le sexisme, les témoignages de ses anciens collaborateurs semblent prouver le contraire. Hormis les “humiliations au quotidien” rapportées par ses ex-collaborateurs, la protégée d’Emmanuel Macron et Edouard Philippe aurait tenu à plusieurs reprises des propos discriminatoires. L’une de ses anciennes collaboratrices révèle qu’ils existe “un fossé entre les valeurs qu’elle défend publiquement et ce qu’elle a constaté en travaillant à ses côtés”. De son côté, Laetitia Avia répond que ces témoignages ne sont que des mensonges de Mediapart, estimant qu’elle n’a jamais eu aucun problème avec ses collaborateurs, au contraire.

Ce n’est pas la première fois de l’année que l’élue LREM de Paris décide de porter plainte. Au mois de février, elle avait reçu un courrier anonyme dans son bureau à l’Assemblé Nationale avec des propos racistes ponctués d’une menace de mort.

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