Qui est Joe Rogan, le sulfureux podcasteur derrière la victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine ?

Donald Trump n’est plus qu’à 3 grands électeurs de la Maison blanche. Emmanuel Macron l’a déjà félicité pour sa victoire à la présidentielle américaine, tandis que les soutiens du milliardaire se frottent les mains : Elon Musk, Paul Logan, Kanye West… mais aussi Joe Rogan. Moins connu en France, ce nom cache une grande star de l’UFC aux États-Unis devenu le podcasteur le plus écouté au monde, friand de polémiques et de théories complotistes.

Des rings d'UFC aux propos antivax

Il n’est pas si loin, le temps ou Joe Rogan soutenait… Bernie Sanders. En 2020, le très populaire champion d’Ultimate Fighting Championship (UFC), la plus grande organisation de MMA du monde, appelait alors ses concitoyens à voter pour le socialiste américain. Et si Joe Rogan a de la voix, c’est notamment parce qu’il sait s’adresser au public : il fait du stand-up depuis 1989, commente les matchs d’UFC et a raflé plusieurs prix de "meilleur commentateur" et "Personnalité de l'année MMA". Il fait aussi quelques apparitions dans le Jimmy Kimmel Show.

En 2009, l’animateur du New Jersey décide de marquer sa patte en lançant The Joe Rogan Experience, un podcast d’entretiens où il reçoit Kid Cudi, Snoop Dogg, Edward Snowden ou encore Bernie Sanders qu’il soutient alors publiquement.

Peu à peu, le podcast devient le plus écouté au monde sur Spotify, au point de cumuler en 2015 plus de 11 millions de personnes chaque mois et 14,5 millions aujourd'hui, un succès plus gros que des conférences TedX. Pendant la pandémie, il reçoit des personnalités parfois boudées des médias, comme le médecin Robert Malone banni de Twitter, et est accusé de relayer des propos anti-vaccination Covid, notamment par le chanteur Neil Young.

Un podcast toujours plus sulfureux

Peu à peu, le ton du podcast s’affirme. Joe Rogan se revendique libertarien, anti-woke et anti cancel-culture. Entre deux stars très populaires comme Adam Sandler ou Sylvester Stallone, il tend le micro à des personnalités toujours plus polémiques ou politiquement incorrectes, dans des interviews de trois heures - les femmes sont souvent les grandes absentes de son podcast. Invité de son émission, J.D. Vance, le colistier conservateur de Trump qui inquiète, tacle par exemple la prétendue "culture woke" et revendique qu’il obtiendrait le vote "des gays normaux" à la présidentielle.

En quelques années, Joe Rogan devient l’une des figures les plus puissantes du paysage médiatique américain. L’ex-humoriste de 57 ans aime amener sur la table des thèmes sensibles, ou qui susciteront des réactions : les personnes trans, la communauté gay, les insultes en "N" et "F" interdites aux États-Unis, la Chine ou encore les extraterrestres. La version US du média Slate n’hésite pas à parler d’un "podcast d’extrême droite" qui aime "dénigrer la gauche woke".

Un soutien inébranlable de Donald Trump

Après avoir déroulé le tapis rouge à Elon Musk et Donald Trump pendant la campagne de ce dernier - CNN a comptabilisé 32 fake news dans cette interview -, l’ancien champion d’UFC apporte ouvertement son soutien aux deux milliardaires.

Et le succès de Joe Rogan n’est pas près de s’arrêter : Spotify a débloqué 250 millions de dollars pour poursuivre leur collaboration. L'UFC continue de lui verser de l’argent pour sa participation à certains événements. Et Netflix vient de lui offrir l'une de ses premières émissions comiques en direct : "Burn the Boats".