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Qui est Alain Cocq, cet homme qui va se laisser mourir en direct sur Facebook ?

Alain Cocq, atteint d'une maladie incurable extrêmement rare, va se donner la mort en direct sur Facebook à partir de ce vendredi soir.

Atteint d'une maladie orpheline incurable, Alain Cocq a vu sa demande d’assistance médicale pour mettre fin à ses jours refusée par Emmanuel Macron. Qui est cet homme de 57 ans, qui va cesser de s’alimenter pour se laisser mourir à partir de ce vendredi soir ?

“Parce que je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d’accéder à votre demande”. C’est avec ces mots qu’Emmanuel Macron à répondu à Alain Cocq, 57 ans, atteint d’une maladie à cause de laquelle les parois de ses artères se collent, entraînant une ischémie, soit une insuffisance de la circulation du sang dans un tissu ou un organe.

La vie de ce chauffagiste plombier de formation prend une toute autre tournure à l’âge de 23 ans, suite à un accident du travail où il se déboîte le genou en descendant un escalier, le contraignant à se déplacer en fauteuil roulant. Son état de santé s’aggrave par la suite à cause de deux maladies orphelines.

Voilà 34 ans que le quinquagénaire souffre de cette maladie, sans le moindre espoir de guérison ou d’amélioration de son état. Cloué à son lit, Alain Cocq détaille son insupportable quotidien de la manière suivante : “Toutes les trois ou quatre secondes, j’ai une décharge électrique qui part de la tête et qui descend à travers tout le cortex nerveux jusqu’à l'extrémité des doigts et des doigts de pied.” C’est pour cette raison qu’il réclame une dose élevée de barbituriques, un puissant sédatif qui lui permettrait d’”enfin s’endormir”.

La loi Leonetti, une loi “hypocrite”

Mais contrairement à la Belgique et à la Suisse, la France ne lui permet pas de prendre ce “bonbon”, comme il l’appelle. C’est pourquoi ce Dijonnais dénonce l’hypocrisie de la loi Leonetti, qui prévoit la sédation profonde et définitive uniquement pour les patients qui ont un pronostic vital engagé à très court terme, ce qui n’est pas son cas.

Militant de longue date concernant la cause de la fin de vie, Alain Cocq dédie sa vie au handicap et s’engage en 1993 dans un long périple en fauteuil roulant entre Dijon et la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg, avant d’entamer l’année suivante un tour de France, toujours en fauteuil roulant. En 1998, il se lance sur les routes européennes en passant par Bruxelles. Âgé de 45 ans en 2008, il réitère avec un nouveau tour de France accompagné de ses deux chiennes. Malgré toutes ces actions, Alain Cocq n’a jamais réussi à faire évoluer la situation des personnes handicapées. De plus, comme le rapporte le Figaro, tous ces périples ne l’ont pas laissé indemne : cinq accidents cardiaques, sept cérébraux et huit opérations en urgence.

Une action “pour ceux qui vont suivre”

Le quinquagénaire a donc décidé de mettre fin à ses jours à partir de ce vendredi soir en cessant ses traitements ainsi que son alimentation, hormis les “soins de confort” comme la morphine. Il estime que son agonie devrait durer 4 à 5 jours et a décidé de la diffuser lors d’un Facebook live. Une façon de marquer le coup non pas pour lui, mais “pour les autres, pour ceux qui vont suivre”. À travers cette action fatale, il continue donc son combat pour réformer la législation concernant la fin de vie en France. Un procédé qui peut paraître dur, mais que le président de la République ne conteste pas : “Avec émotion, je respecte votre démarche. [...] Avec tout mon soutien personnel et mon profond respect”.

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