Question de volonté

Premier tour de l’élection présidentielle 2017 : Nicolas Sarkozy 30%, Marine Le Pen 26%, François Hollande 24%, Jean-Luc Mélenchon 10%, Cécile Duflot 4%. La gauche est éliminée, alors que le total de ses voix aurait pu la placer en tête. Voilà la cauchemardesque hypothèse devant laquelle la gauche française se trouve désormais. Bien sûr, les chiffres n’ont rien de certain. C’est une anticipation fondée sur les résultats des élections départementales et il reste deux ans avant l’échéance. Mais la leçon du scrutin est sans appel : unie, la gauche peut gagner ; divisée, elle a déjà perdu ; unie, elle est au second tour ; divisée, elle disparaît. Les esprits chagrins diront que cette gauche en morceaux n’a aucune chance de retrouver un début de concorde. Ils se trompent. Si elle met de côté les postures rhétoriques et les calculs personnels, la gauche peut se retrouver, même si certaines fractures, sur l’austérité ou sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, ont laissé des traces. Sa division idéologique, quand on y regarde de plus près, est moins profonde qu’on ne le croit. Tous ses courants ou presque acceptent le principe de l’économie de marché. Ils se divisent sur le degré de régulation écologique et sociale qu’il convient d’imposer. Il n’y a plus à gauche, aujourd’hui, que des réformistes, plus ou moins audacieux. Alors peut-on comprendre, à la gauche de la gauche, que l’aide aux entreprises dans le but de relancer l’emploi en période de perte de compétitivité n’est pas forcément de droite ? On rappellera à cet égard que les «frondeurs», dont on a tant parlé, ne discutaient que des modalités de cette aide et non de son principe. Quant aux socialistes, ils ont assez de souvenirs - de conscience ? - pour savoir que le retour de la croissance n’a de sens que si les plus modestes en profitent et que l’aspiration à un autre mode de vie est élémentaire à gauche. Ils peuvent, dans la culture politique de l’altermondialisme, distinguer les réformes possibles et les mettre (...)

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