Quand la question environnementale devient source d'inégalités

Lors de la marche contre le changement climatique, à Paris, le 13 octobre.

Plutôt qu’une fiscalité punitive, le gouvernement doit mettre en œuvre des mesures incitatives en faveur de l’écologie afin de réconcilier la France des villes et celle des campagnes.

Tribune. La ficelle est grosse mais cette fois-ci l’argument ne passe plus : l’écologie – alors que nous la savons urgente – est devenue une excuse pour augmenter les taxes, et vous aurez du mal à faire entendre le contraire aux Français. Les élus locaux peuvent témoigner quotidiennement du décrochage entre la nécessité de la cause écologique et les préoccupations des Français. Aujourd’hui, la culpabilisation du «mauvais écocitoyen» bat son plein. Mais il faut avoir des moyens pour isoler son habitation ou acheter une voiture électrique, même d’occasion quand le budget achat est de 3 000 ou 4 000 €. La question environnementale devient source d’inégalités et est perçue comme source de contraintes. C’est là le vrai danger. Car la défiance des Français est aussi celle-là : rejet de toutes les contraintes, pourtant nécessaires, qui complexifient la vie au nom de l’écologie. Le populisme qui grandit dans le monde, n’est pas que la peur du lendemain, de l’étranger, de la perte d’identité… Le populisme est aussi le rejet des contraintes, notamment environnementales.

Pour s’en convaincre, observons Donald Trump qui dénonce l'accord de Paris, rejette l’idée d’un réchauffement climatique et promeut les gaz de schistes. De la même façon, le président brésilien, Bolsonaro, annonce vouloir utiliser la forêt amazonienne en dépit du bon sens pour en exploiter les richesses énergétiques et minières. Qui s’en émeut dans ces pays-là ? Personne, puisque c’est la garantie d’une énergie pas chère.

La place de la gauche est de montrer que l’écologie n’est pas antisociale. Elle est un nouveau mode de vie qui n’empêche ni l’intelligence ni l’entraide, qui améliore la santé et pourrait sauver notre mode de vie en le transformant de manière égalitaire. Ce n’est pas ce que veut notre gouvernement. Il (...)

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