Qu'est-ce que le virus West Nile, transmis par les moustiques et observé en Guadeloupe
Alors qu'un premier cas de contamination humaine a été observé en Guadeloupe, présentation de ce virus transmis par les moustiques.
Depuis la fin du XXe siècle, il n'a cessé de se diffuser tout autour du globe, au point de figurer aujourd'hui parmi les principales maladies véhiculées par les moustiques. Ce jeudi 8 août, les autorités sanitaires de Guadeloupe ont révélé qu'un premier cas humain d’infection par le virus West Nile avait été détecté sur l'archipel.
Selon Guadeloupe la 1ère, l'individu contaminé est un homme qui était en "séjour" dans le département d'outre-mer. Comme le précise le média de service public, le malade "est actuellement pris en charge à l’hôpital". Alors que l'agence régionale de santé (ARS) locale a affirmé qu'elle suivait la situation avec attention, quelles sont donc les caractéristiques du virus West Nile et quels risques présente-t-il ?
Comment se transmet le virus West Nile ?
Comme l'indique Santé Publique France, le virus West Nile est transmis aux hommes par les moustiques, mais il provient au départ de différentes espèces d'oiseaux. "Le moustique se contamine en se nourrissant sur des oiseaux infectés, décrit le site gouvernemental. Le moustique ainsi infecté pourra, à l’occasion d’une autre piqûre, transmettre le virus à un autre oiseau ou à un hôte accidentel comme l’homme ou le cheval."
Ces deux espèces de mammifères sont celles qui fixent le plus facilement le virus, mais selon Santé Publique France, elles "représentent des 'culs-de-sac épidémiologiques' pour le Virus West Nile car la quantité de virus dans le sang (virémie) est insuffisante pour infecter le moustique lors d’une piqûre et permettre ainsi la transmission de la maladie".
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En clair, la transmission se fait essentiellement des oiseaux vers les moustiques, puis des moustiques vers les humains ou les chevaux. Il est en revanche impossible qu'un moustique non contaminé récupère le virus en piquant un humain ou un cheval.
D'après Santé Publique France, la transmission peut aussi occasionnellement se faire par des "produits d’origine humaine : transfusion sanguine et transplantation d’organes, de tissus ou de cellules. Des cas de transmission de la mère à l’enfant durant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement ont également été décrits."
D'où vient ce virus et dans quelles régions est-il présent ?
D'après une fiche de l'Institut Pasteur, ce virus "tire son nom du district de West Nile, en Ouganda, où il a été isolé pour la première fois en 1937 chez une femme souffrant d’une forte fièvre. Il a ensuite été détecté chez des hommes, des oiseaux et des moustiques en Egypte au début des années 50, et a depuis été retrouvé chez l’homme ou l’animal dans de nombreux pays."
"En France, les premiers cas humains et équins ont été diagnostiqués dans le début des années 1960, poursuit l'article de l'Institut Pasteur. Le virus est réapparu chez des chevaux en Camargue en 2000, et 7 cas humains ont été recensés en 2003 dans le Var." Progressivement, le virus s'est d'ailleurs diffusé tout autour du globe, sauf en Extrême-Orient où il reste peu présent.
Le West Nile virus est ainsi, de nos jours, endémique dans plusieurs pays africains et européens, mais des cas ont aussi récemment été observés sur le continent américain ou en Asie occidentale. Selon l'ARS de Guadeloupe, il est aujourd'hui considéré comme le deuxième flavivirus (virus transmis par un arthropode) le plus répandu dans le monde, après la dengue, mais devant le zika et le chikungunya.
Quels sont les symptômes ?
Selon l'Intistut Pasteur, le virus West Nile est heureusement asymptomatique dans environ 80% des cas. Concernant les 20% restants, la forme symptomatique se manifeste, au terme de la période d'incubation (pouvant aller de 2 à 6 jours, parfois plus longtemps), par "l’apparition brutale d’une fièvre importante", qui peut être "accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d’une toux, d’un gonflement des ganglions du cou, et souvent d’une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires".
Comme l'indique Santé Publique France, dans certains cas rares, les symptômes peuvent même se révéler encore plus sévères : "Les formes graves de la maladie surviennent chez moins de 1 personne infectée sur 100, majoritairement des adultes et en particulier des personnes âgées. Il s’agit de formes neuro-invasives se manifestant par une méningite, une méningo-encéphalite, une paralysie flasque ou un syndrome de Guillain Barré (maladie du système nerveux périphérique, ndlr)."
"Ces formes neuro-invasives, sont plus fréquentes chez les sujets âgés et peuvent entraîner des séquelles et même être mortelles chez l’homme", poursuit le site gouvernemental. L'Institut Pasteur signale ainsi qu'un décompte réalisé en 2012 aux Etats-Unis avait révélé une proportion de 183 décès sur les 4500 cas de personnes infectées (et donc symptomatiques) diagnostiquées sur le territoire américain.
Comment se protéger contre le virus West Nile ?
L'un des problèmes principaux posés par le virus West Nile est qu'il n'existe à ce jour pas de traitement spécifique pour lutter contre le micro-organisme. S'il existe bien un vaccin, celui-ci est uniquement adapté aux chevaux. Chez l'homme, il n'est donc pas possible de se prémunir contre le virus... et il n'existe pas non plus de traitement antiviral après l'infection !
Comme l'explique Santé Publique France, "la prise en charge (des personnes infectées) est donc centrée sur le traitement des symptômes lorsqu’ils sont présents. Les cas graves sont pris en charge en milieu hospitalier, en service de réanimation si besoin."
Ainsi, le meilleur moyen de lutter préventivement contre ce virus semble être de directement lutter contre les moustiques, de les éloigner et de se préserver de leurs piqures. Santé Publique et l'Institut Pasteur insistent d'ailleurs sur le fait que dans les zones particulièrement infestées, les mesures de protection doivent être à la fois "individuelles et collectives".