Qu'est-il arrivé aux soldats morts à Waterloo? De nouvelles fouilles menées sur le site de la bataille

Plus de deux siècles après, la bataille de Waterloo, qui marqua la fin de l'épopée des Cent-Jours, n'a pas encore révélée tous ses secrets. Parmi les mystères de cet affrontement qui a opposé les troupes napoléoniennes à celles commandées par le duc de Wellington et le maréchal von Blücher, il y a une question: qu'est-il advenu aux squelettes de milliers de soldats tués le 18 juin 1815? Une équipe d'archéologues entend apporter des éléments de réponse avec des fouilles menées le mois prochain dans la "morne plaine" belge, rapporte le Guardian.

Du 3 au 13 septembre, des scientifiques, épaulés de militaires, de vétérans et de volontaires, vont s'activer plus particulièrement dans les environs de la ferme de Mont-Saint-Jean, un site qui servait d'hôpital de campagne pour les troupes anglaises durant la bataille.

Ce n'est pas la première fois que ce site fera l'objet de fouilles. Il y a deux ans, de précédentes fouilles avaient permis de mettre au jour un squelette humain enterré à côté de celui de squelettes de chevaux euthanasiés. Des membres amputés qui appartenaient à des soldats blessés avaient également été exhumés.

Une découverte rarissime, puisque, comme le souligne le Guardian, un seul squelette complet de soldat avait auparavant été trouvé sur le site de Waterloo. De nombreux éléments laissent en effet à penser qu'une bonne partie des squelettes de soldats ayant perdu la vie en juin 1815 ont ensuite été exhumés, broyés et transformés en engrais par les fermiers qui vivaient à proximité du champ de bataille.

Un site "absolument passionnant"

Les fouilles menées à l'initiative de l'association Waterloo Uncovered le mois prochain visent à saisir plus précisément l'étendue de la fosse découverte en 2022 et comprendre ce qu'il est arrivé aux soldats morts.

"C'est un site absolument passionnant", s'enthousiame Tony Pollard, professeur à l'Université de Glasgow en charge des nouvelles fouilles.

"La présence de membres amputés, d'une sépulture humaine complète et de restes de chevaux euthanasiés dans une tranchée rendent le site de Mont-Saint-Jean vraiment unique."

Selon la présidente de Waterloo Uncovered Abigail Boyle, "même les archéologues professionnels ont rarement l'occasion de travailler sur un site de cette ampleur". "C'est vraiment une occasion n'arrivant qu'une fois dans une vie", ajoute-t-elle.

Article original publié sur BFMTV.com