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Quels sont les risques de séisme en France ?

Les ondes de choc initiales d'un séisme souligné par un sismologue (crédit : getty image).
Les ondes de choc initiales d'un séisme souligné par un sismologue (crédit : getty image).

Chaque année, des milliers de petits séismes se produisent dans le monde. Quel est le risque dans l’Hexagone ?

Un séisme dévastateur a frappé la Turquie lundi 6 février à 4h17 du matin (heure locale). Les secousses, de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter, et ses répliques ont causé la mort de plus de 11 200 personnes dans le pays et en Syrie et sont responsables de nombreux dégâts. Une aide internationale s’est mise en place pour aider les populations sur place.

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Un séisme "correspond à une fracturation (...) le long d’une faille généralement préexistante, précise le site du gouvernement. Cette rupture s’accompagne d’une libération soudaine d’une grande quantité d’énergie et se traduit en surface par des vibrations plus ou moins importantes du sol." Ces vibrations sont ensuite susceptibles de causer des mouvements de terrain.

La force du séisme et les dégâts potentiels sont mesurés grâce à l’échelle de Richter. De magnitude 1 à 4, il n’est quasiment pas ressenti. Au-delà, les dégâts peuvent être considérables. Y a-t-il un risque en France ?

"4000 séismes chaque année"

Plus de 4000 séismes sont enregistrés chaque année en France métropolitaine par le réseau sismologique Résif-Epos, dont en moyenne une trentaine sont ressentis par la population selon le BCSF-Rénass. Un tremblement de terre de magnitude 3,2 a par exemple été enregistré à Rennes et Dinan, en Bretagne, le 27 janvier dernier, note Le Télégramme. Des personnes ont rapporté avoir ressentis la secousse sur les réseaux sociaux, mais à cette échelle le séisme n’a pas causé de dégâts. D’autres tremblement de terre ont eu lieu dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 17 janvier, et en Loire Atlantique, le 6 janvier. Là encore, ils n'ont pas causé de dommage.

Les séismes ne sont pas prévisibles, mais il est possible de s'y préparer en adaptant les règles de construction des immeubles et en sensibilisant les personnes qui habitent dans des zones à risques. Depuis 2011, un zonage sismique a été introduit sur le territoire. Il se décompose en cinq zones, allant de la "zone de sismicité" très faible à forte. Le risque est relativement faible en métropole, sauf dans les Alpes et les Pyrénées où il est "moyen".

Les territoires d’Outre-mer, dont Saint-Martin, la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Barthélemy, sont davantage exposés. "Selon les scientifiques, l’accumulation des contraintes au niveau du contact des plaques tectoniques Amérique et Caraïbes devrait produire un séisme majeur dans les prochaines décennies", souligne le ministère de la Transition écologique qui prévient que "compte tenu de la vulnérabilité générale actuelle du bâti, il pourrait causer la mort de milliers de personnes."

Zonage sismique de la France
Zonage sismique de la France

Le site georisques.gouv.fr permet de connaître les risques en renseignant son adresse. On y voit que le bassin parisien n'est pas situé sur une zone d'activité sismique, mais que le risque de mouvement de terrain est "important", à cause de la nature des sols.

"Un séisme fortement destructeur par siècle"

Le dernier séisme important ressenti dans l'Hexagone remonte à 2019, près de Montélimar, dans la Drôme. De magnitude 5,4, il a blessé quatre personnes et causé l'effondrement de centaines de bâtiments. Ces secousses demeurent néanmoins peu fréquentes. Sisfrance, le site qui recense les séismes historiques en France, estime qu'il y a "un séisme fortement destructeur et quatre séismes responsables de dommages sévères par siècle" sur le territoire.

Quel a été le séisme le plus important du 20e siècle en France métropolitaine ? Le tremblement de terre de Lambesc, dans les Bouches-du-Rhône, le 11 juin 1909 est l'un des séismes les plus destructeurs que la France a connu. De magnitude supérieure à 6, il a tué une cinquantaine de personnes et causé de nombreux dégâts.

Le changement climatique, à l'origine de nombreuses transformations sur Terre, pourrait provoquer une hausse du nombre de séismes. "La perte de masse des glaces modifie les tensions au sein de la croûte terrestre. Ces forces pourraient activer des failles sismiques auparavant calmes et ainsi être à l’origine de puissants séismes", note la chercheuse en géosciences Rebekka Steffen.

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