Quels ministres pour Michel Barnier ? Certains veulent partir, d'autres rester dans son gouvernement
Après la nomination de l'ex-ministre et candidat à la primaire des LR en 2021, Michel Barnier, vient le temps de la constitution du futur gouvernement. Certains ministres démissionnaires s'y verraient bien, d'autre non. Tour d'horizon.
Ira? Ira pas? La composition du gouvernement n'est certes "pas à l'ordre du jour" a déclaré le nouveau Premier ministre Michel Barnier jeudi 5 septembre, jour de sa nomination, mais les spéculations pour savoir quelles personnalités en feront partie ont d'ores et déjà commencé.
"Ce ne sera pas seulement un gouvernement de droite comme je l'entends dire ici ou là", a assuré le chef du gouvernement vendredi sur TF1. "Il y aura des gens de ma famille politique Il y aura naturellement des hommes et des femmes de bonne volonté qui appartiennent à la majorité sortante et au-delà."
Y compris "des gens de gauche", a-t-il affirmé, car "il y a des bonnes idées partout, il faut aller les chercher partout". Mais Olivier Faure lui avait déjà adressé une fin de non recevoir plus tôt dans la journée: "aucune personnalité du PS ne rentrera" dans ce nouvel exécutif, a assuré le Premier secrétaire du Parti socialiste sur France inter.
Macron veut garder Lecornu et Dati
Michel Barnier évoque la possible présence de ministres issus du gouvernement Attal. Certains d'entre eux ont en effet émis le souhait de rester à leur poste sous la nouvelle ère Barnier. Selon les informations de BFMTV, Emmanuel Macron pousse pour en garder au moins deux: Sébastien Lecornu et Rachida Dati.
Bien que l'Élysée ait martelé son souhait de "couper le cordon avec Matignon", le président de la République garde quelques préférences. Notamment concernant le ministère des Armées. Sur le sujet complexe et primordial de la défense, Emmanuel Macron estime qu'il vaut mieux conserver Sébastien Lecornu, en poste depuis mai 2022.
Selon nos informations toujours, la ministre de la Culture connaît elle aussi les faveurs du chef de l'État. Après avoir été nommée à la surprise générale en janvier 2024, la maire du 7e arrondissement de Paris depuis plus de 15 ans "a pris son risque", considère le président de la République.
Il a également besoin d'elle pour faire face à la gauche en prévision de 2026. L'actuelle ministre démissionnaire de la Culture étant l'adversaire numéro 1 d'Anne Hidalgo sur la capitale.
Lors de la nomination de cette ancienne sarkozyste rue de Valois, l'opposition y avait en effet vu une stratégie d'Emmanuel Macron pour élargir l'électorat de la future candidate et pointait un "pacte" entre le président et Rachida Dati afin de présenter une candidature unique Renaissance-Les Républicains aux élections municipales.
Catherine Vautrin, grande connaissance du nouveau Premier ministre et Gérald Darmanin pourraient également rester. Sans certitude de rester à leur poste ou non. Selon une source proche d'Emmanuel Macron à BFMTV, Gérald Darmanin aurait été évoqué aux Affaires étrangères - mais ce dernier avait assuré avant les législatives sur BFM Grand Lille vouloir "quitter le gouvernement et siéger à l'Assemblée".
Michel Barnier a en tout cas bien l'intention de former lui et lui-seul son nouveau gouvernement. Il n'y a pas eu d'accord tacite avec Emmanuel Macron là-dessus, nous assure l'entourage du nouveau locataire de Matignon.
Les ministres qui aimeraient rester
D'autres ne savent pas encore s'ils doivent définitivement boucler leurs cartons et se verraient bien continuer. Ainsi la ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, Nicole Belloubet, a affirmé avoir "envie" de continuer à occuper sa place rue de Grenelle, lors de sa conférence de presse pour la rentrée scolaire 2024.
Sur notre antenne, ce vendredi 6 septembre au matin, le ministre du Logement démissionnaire, Guillaume Kasbarian, a explicité son "soutien positif" et son "souhait de participation" au futur gouvernement de Michel Barnier.
D'autres "font leurs cartons"
Un autre son de cloche résonne du côté de la ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Agnès Pannier-Runacher. Au soir de la nomination du nouveau Premier ministre, cette dernière a estimé au micro de BFMTV qu'il était temps de faire table rase du passé.
"Moi je pense que le message que les Français ont envoyé avec les élections, c'est qu'ils voulaient changer de politique", a-t-elle répondu. "Changement de politique c'est un changement de casting, donc j'estime qu'on fait ses cartons"
"Je serai une députée engagée", a ajouté celle qui sera désormais députée Ensemble pour la République (ex-Renaissance) du Pas-de-Calais.
La députée macroniste Anne Genetet partage cette ligne. Sur notre antenne ce même soir, elle a invité les ministres du feu gouvernement Attal à quitter leurs fonctions. "Les Français ont exprimé un désir de renouveau. Celui-ci doit passer par des idées, des pratiques et des visages nouveaux au Gouvernement", a-t-elle publié sur X.
Selon nos informations, Michel Barnier n'a pour l'instant pas prévu de prendre contact avec Marine Le Pen pour parler d'éventuelles recrues.
Un déjeuner avec Yaël Braun-Pivet, la présidente Ensemble pour la République de l'Assemblée nationale est en revanche prévu samedi midi pour discuter de la possibilité d'ouvrir une session extraordinaire à l'Assemblée nationale. Laquelle donnerait alors un calendrier et une date butoir à la formation de ce futur gouvernement.