Quels endroits du monde sont les plus exposés aux tremblements de terre?

Comment expliquer la violence des séismes survenus lundi en Turquie en Syrie, dont le bilan provisoire dépasse les 5000 morts? L'une des raisons est la situation géographique de ce territoire. La Turquie est en effet située entre deux plaques tectoniques, sur la faille d'Anatolie de l'Est, une zone sismique.

"Lorsqu’on regarde une carte de l’aléa sismique, on se rend compte que certaines zones du monde sont beaucoup plus exposées que d’autres", écrit le CNRS. "Cette répartition géographique s’explique simplement: plus un site est proche d’une faille (limite entre deux plaques tectoniques), plus son aléa est important".

Le puzzle de 53 plaques tectoniques qui compose la surface de la Terre est en effet loin d'être immobile.

La Terre "est animée de mouvements lents mais permanents", souligne l'IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et "ce sont ces mouvements entre plaques lithosphériques qui sont la principale force à l’origine des séismes."

Pourquoi ces plaques entrainent-elles des séismes?

Avec ces déplacements incessants, les plaques tectoniques se déforment lentement et non sans heurts, elles se frottent les unes aux autres. "Les roches se comportent comme un ressort que l’on comprime, elles se déforment: de l’énergie élastique s’accumule", détaille l'IRSN. Et quand leur seuil de résistance est atteint "celles-ci cèdent brutalement permettant aux plaques tectoniques de glisser l’une contre l’autre de part et d’autre d’une faille".

En conséquence, "l’énergie qui s'est accumulée au cours du temps est libérée en quelques secondes sous forme de chaleur et de vibrations. Ces vibrations se propagent alors de proche en proche jusqu’à la surface: la Terre tremble."

Le tremblement de terre de lundi a ainsi été causé par un mouvement vers le nord de la plaque tectonique d'Arabie qui "avance sur la Turquie", explique à l'AFP Roger Musson, chercheur associé au British Geological Survey. Quand la tension devient trop forte, la plaque avance brusquement et "la libération de ce mouvement produit un séisme majeur, comme celui que nous avons eu lundi".

Où ont lieu les séismes les plus forts?

Les séismes avec la magnitude la plus forte se situent dans les zones dites de subduction, là où une plaque tectonique plonge sous une autre.

"On y trouve les tremblements de terre les plus violents et aussi les plus meurtriers à cause de leur situation géographique souvent près des zones à forte densité de population", explique le musée de sismologie de l'université de Strasbourg, citant le Chili, le Japon ou encore le Mexique.

Il est aussi indiqué que "les épicentres des séismes récents" se retrouvent surtout sur "la zone péripacifique (pourtour du Pacifique) et la boucle des Antilles qui représentent 80% de l'activité sismique annuelle".

Les zones de dorsale océanique - des montagnes volcaniques sous-marines - sont aussi particulièrement concernées ainsi qu'une "zone située à la limite des continents Eurasiatique et Africain, des Açores à Java."

Le centre des plaques tectoniques moins touché

Entre ces failles, la surface centrale des plaques est beaucoup moins touchée par les séismes. "Cependant, les plaques rigides sont capables de transmettre à distance les forces qu’elles subissent au niveau des zones de contact", souligne l'IRSN. "C’est ainsi qu’on observe également des séismes loin des limites de plaques, comme par exemple dans le Centre-Est des États-Unis, en Australie ou en France Métropolitaine."

Ces séismes sont toutefois moins forts et moins nombreux que ceux observés au niveau des failles.

Il est aussi à noter que la magnitude élevée d'un séisme ne présage pas forcément des dégâts matériels qu'il va produire. "Ainsi, le séisme de magnitude 7,3 qui a eu lieu en février 2021 au large de Fukushima a fait 114 blessés. En comparaison, le séisme de magnitude 7,2 qui a touché Haïti en août 2021 a fait plus de 2200 morts et 12.000 blessés", rappelle le CNRS.

Le centre de recherches souligne ainsi l'importance de la mise en place de normes parasismiques, d'un système d'alerte précoce et de mesures de prévention pour limiter l'impact de ces catastrophes que l'on ne sait pas encore prévoir.

Article original publié sur BFMTV.com