"Quelqu'un de bien qui a commis l'horreur": la mère de Jonathann Daval se confie sur son fils
La mère du meurtrier d'Alexia Fouillot, étranglée par son mari en 2017, raconte comment elle a vécu l'affaire, le procès de son fils et confie son sentiment de culpabilité.
Entre sentiment de culpabilité et volonté de soutenir son fils coûte que coûte, Martine Henry, la mère de Jonathann Daval, se confie dans le Journal du Dimanche (JDD) sur l'affaire Alexia Fouillot, à l'occasion de la sortie d'un livre témoignage. La jeune femme de 29 ans avait été tuée par son époux, en 2017, à Gray-la-Ville, en Haute-Saône.
"Mon fils n'est pas un monstre, même si ce qu'il a fait est monstrueux". La mère de Jonathann Daval résume ainsi le dilemme qui la traverse, cinq ans après le meurtre commis par son fils.
Le trentenaire, condamné à 25 ans de réclusion, a étranglé son épouse Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 à leur domicile. Le lendemain il a transporté son corps dans un bois avant d'y mettre le feu et de donner l'alerte, soutenant que sa femme n'était pas revenue de son jogging. Le corps d'Alexia a été retrouvé deux jours plus tard.
"Je l'ai empêché de dire la vérité"
Questionnée sur l'acte irréparable qu'a commis son fils, Martine Henry persiste. "C'est choquant, mais Jonathann est quelqu'un de bien qui a commis l'horreur", estime-t-elle, distinguant clairement l'homme et le meurtre.
Sur le mensonge de son fils, qui pendant plusieurs mois a montré publiquement le visage d'un veuf éploré, avant de reconnaître sa culpabilité, elle assure n'avoir rien vu venir.
"Avec le recul, je pense que je l'ai empêché de dire la vérité", estime-t-elle aujourd'hui, alors que son fils l'avait prévenu, qu'en tant que mari d'Alexia Fouillot, il serait automatiquement considéré "comme premier suspect" par la police.
"Je répondais que ça n'était pas possible", se souvient-elle.
"Qu'est-ce que j'ai loupé?"
Cinq ans après les faits, le passage à l'acte de son fils reste toujours mystérieux pour celle qui l'a mise au monde. "Je ne l'explique pas", assure-t-elle, tout en avançant "qu'il y a eu beaucoup de non-dits accumulés", sans donner plus de précisions.
Face à l'horreur, elle confie ressentir aujourd'hui à la fois un sentiment de culpabilité, "qu'est-ce que j'ai loupé?", se demande-t-elle encore, et n'avoir jamais pensé à laisser tomber son fils.
"Je serai toujours là (pour lui)", assure-t-elle. Elle précise continuer de lui rendre visite en prison un week-end sur deux avec son époux.
"Étrange de voir ainsi disséquée la vie de son fils"
Les révélations successives sur l'implication de son fils ont été autant d'épreuves pour sa famille, soudainement sous le feu des projecteurs. Martine Henry évoque notamment deux incidents: un oncle d'Alexia Fouillot, venu crier "assassin" devant chez elle, et des excréments reçus par La Poste d'origine inconnue.
La tenue du procès, pendant lequel des éléments intimes de la vie de Jonathann Daval sont mis au jour, a été un moment douloureux pour ses proches. "C'est étrange de voir ainsi disséquée la vie de son fils", raconte-t-elle, alors que des éléments de sa vie sexuelle ont été évoqués publiquement.
"Quand Isabelle Fouillot (mère d'Alexia) a dit à Jonathann qu'il n'était pas un homme, c'était déplacé", estime-t-elle.
Jonathann Daval a été condamné à 25 ans de réclusion et 160.000 euros de dommages et intérêts auprès de la famille d'Alexia Fouillot pour le meurtre de son épouse.
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - Affaire Jonathann Daval : les détails sordides du rapport d'autopsie