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Quelque 2.000 rebelles syriens de retour en Syrie près d'Azaz

Hôpital bombardé à Azaz. Deux milliers de rebelles syriens sont repassés de Turquie en Syrie pour aller combattre les miliciens kurdes dans le secteur de cette ville du nord syrien à une dizaine de kilomètres de la frontière. /Capture d'écran vidéo le 15 février 2016/REUTERS/Réseaux sociaux via Reuters TV

AMMAN (Reuters) - Deux milliers de rebelles syriens sont repassés de Turquie en Syrie pour aller combattre les miliciens kurdes dans le secteur d'Azaz, une ville du nord syrien à une dizaine de kilomètres de la frontière, a-t-on appris auprès de plusieurs sources rebelles. Azaz est situé sur le dernier axe de circulation possible pour les rebelles entre la Turquie et Alep, la grande ville du nord de la Syrie où les forces de Bachar al Assad, appuyées par l'aviation russe, mènent une offensive depuis le début du mois. Le retour de ces insurgés sur le territoire syrien a été confirmé par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui s'appuie sur un réseau d'informateurs en Syrie. Selon ces sources rebelles, les insurgés ont bénéficié du soutien des forces turques pour refranchir la frontière avec armes et véhicules. L'opération s'est étalée sur plusieurs nuits. "Nous avons été autorisés à tout prendre avec nous, des armes légères aux mortiers de gros calibre, aux missiles et aux chars", a déclaré Abou Issa, un des commandants du Front du Levant. Ce groupe insurgé contrôle le point de passage frontalier de Bab al Salam. Selon ce commandant, qui se fait appeler par son pseudonyme, les rebelles islamistes du Front al Nosra et d'autres groupes djihadistes n'ont pas été concernés par ces opérations nocturnes. "La sécurité est accrue sur les quatre heures de route d'un point de passage frontalier à l'autre", a-t-il précisé. Dimanche, le gouvernement syrien avait accusé des forces turques d'avoir pénétré sur son territoire en compagnie d'une centaine d'hommes armés à bord d'une dizaine de véhicules pick-up équipés de mitrailleuses. Selon une autre source rebelle, l'armée turque a accentué ces deux derniers jours ses livraisons d'équipements militaires lourds et de munitions aux groupes rebelles pris en tenaille entre la progression des forces gouvernementales syriennes, arrivées à 25 km de la frontière turque, et l'avancée des miliciens kurdes des Unités de protection du peuple (YPG). La Turquie, qui bombarde depuis le week-end dernier des positions des YPG dans le nord de la Syrie, redoute que la branche armée du parti kurde syrien de l'Union démocratique (PYD), en s'emparant d'Azaz, ne prenne le contrôle de la centaine de kilomètres de frontière commune avec la Turquie qui lui échappe encore. (Suleiman al Khalidi, Henri-Pierre André pour le service français)