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Quatuor complice aux «Frontières»

Apolline Traoré suit le voyage en bus de quatre femmes parties sur les routes d’Afrique de l’Ouest. Inégal mais salutaire.

L’Afrique subsaharienne se prête bien au road movie. Les gens y sont toujours en mouvement, les trafics incessants. Et les frontières, celles héritées de la colonisation, trop artificielles pour freiner cette rotation perpétuelle des hommes et des marchandises. Pour son deuxième long métrage, la cinéaste burkinabée Apolline Traoré a choisi de raconter le périple en autobus d’une Sénégalaise, Adjara, à la fois naïve et prête à tout, qui se rend à Lagos au Nigeria, pour investir l’argent de son association dans un commerce d’import-export. Chemin faisant, elle va rencontrer trois autres femmes, une Ivoirienne, une très jeune Burkinabée et une Nigériane. Le quatuor, qui se forme péniblement après plusieurs clashs, va finir par affronter ensemble les incessants périls auxquels les femmes, plus encore que les hommes, sont confrontées lorsqu’elles voyagent seules dans ce monde qui se révèle sans pitié.

Trahisons. Parfois à la limite du documentaire, le film reflète bien les rapports de forces et innombrables tracasseries qui s’imposent dans ce genre de périples. Notamment au passage des frontières qui séparent les cinq pays traversés. On y croise des douaniers corrompus, voleurs et même violeurs, mais aussi de petits et grands contrebandiers qui tentent de se faufiler à travers les mailles des filets. Les passagers ne sont pas plus tendres entre eux, parfois prêts à toutes les trahisons. En principe, les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), créée en 1975, permettent à leurs ressortissants de voyager sans contrainte et sans visa dans cette zone. Mais c’est un leurre, dénoncé à plusieurs reprises par les protagonistes du film. A commencer par Adjara elle-même qui finira par entraîner le bus tout entier dans une rébellion pour s’opposer à une taxe inventée par les douaniers à la frontière béninoise. Il y a des moments (...)

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