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Sept policiers turcs tués dans un attentat à Diyarbakir

ANKARA (Reuters) - Un attentat à la voiture piégée a fait sept morts, tous des policiers, et 27 blessés jeudi à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, à la veille d'une visite du Premier ministre, a-t-on appris de sources proches des services de sécurité. L'explosion s'est produite au passage d'un minibus des forces de l'ordre dans une rue très fréquentée, a-t-on précisé. "Cela montre une fois de plus l'affreux visage du terrorisme. La détermination de nos services de sécurité va y mettre fin", a promis le président Recep Tayyip Erdogan, qui assiste à un sommet sur la sécurité nucléaire à Washington. Aucune revendication n'a été formulée. Un attentat suicide revendiqué par les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK) a fait 37 morts, le 13 mars, à Ankara. Le mouvement, qui dit avoir rompu avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), s'était déjà attribué la responsabilité de celui du 17 février, qui a fait 28 morts dans la capitale. La Turquie s'est lancée en juillet dans ce que le chef de l'Etat a qualifié de "guerre synchronisée", contre les djihadistes de Syrie et les autonomistes kurdes du Sud-Est turc, malgré la trêve proclamée deux ans et demi plus tôt. Depuis, les heurts se multiplient dans la région, dont Diyarbakir est la plus grande ville. Plusieurs milliers de combattants du PKK et 350 membres des forces de l'ordre ont été tués dans ces affrontements. Des couvre-feux sont en vigueur dans plusieurs secteurs du Sud-Est, dont l'économie a été dévastée par le conflit. Sur, quartier historique de Diyarbakir classé au patrimoine de l'Unesco, est l'une des zones les sinistrées. Le ministre du Développement, Cevdet Yilmaz, qui s'est rendu sur place pour préparer la visite du chef du gouvernement Ahmet Davutoglu, a promis qu'Ankara ferait le nécessaire pour rebâtir, que les séparatistes le veuillent ou non. "Nous sommes ici pour reconstruire Diyarbakir et la faire belle, or ils veulent la détruite. Nous ne reculerons pas", a-t-il lancé. (Orhan Coskun; Eric Faye et Jean-Philippe Lefief pour le service français)