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Pyongyang rejette les accusations de l'Onu sur les droits de l'homme

La Corée du Nord a rejeté mardi les accusations du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme selon lesquelles le pays bafoue toujours les droits de l'homme de manière grave et répétée malgré son ouverture diplomatique. /Photo prise le 24 avril 2018/REUTERS/Kim Hong-Ji

GENEVE (Reuters) - La Corée du Nord a rejeté mardi les accusations du Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme selon lesquelles le pays bafoue toujours les droits de l'homme de manière grave et répétée malgré son ouverture diplomatique.

Zeid Ra'ad al Hussein a déclaré lundi lors d'un discours que la surveillance à distance de la Corée du Nord par l'organisme onusien avait révélé "peu de changement dans les violations de longue date, graves et systématiques aux droits de l'homme".

"Le peuple de la République populaire démocratique de Corée risque sa vie et sa dignité pour l'exercice des droits humains fondamentaux, comme par exemple vouloir quitter le pays et communiquer avec des personnes à l'étranger", a-t-il poursuivi devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies.

Zeid Ra'ad al Hussein a appelé la Corée du Nord à accroître ses relations avec le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et principalement avec les inspecteurs de l'Onu en charge du pays dont le mandat n'a jamais été reconnu par Pyongyang.

"D'après l'expérience de mon bureau, inclure les droits de l'homme dans des négociations de paix contribue à une paix significative et durable à long terme."

Selon un rapport majeur publié en 2014 par l'Onu, entre 80.000 et 120.000 personnes seraient détenues dans des camps en Corée du Nord. Certaines violations aux droits de l'homme comme l'utilisation de la torture, que les inspecteurs de l'Onu ont constatée, peuvent constituer des crimes contre l'humanité, dit le texte.

Les remarques de Zeid Ra'ad al Hussein sont fondées sur "des informations fabriquées et répandues par des puissances hostiles à la République populaire démocratique de Corée", a réagi l'ambassadeur nord-coréen auprès des Nations unies à Genève.

La Corée du Nord reste engagée à promouvoir le dialogue tout en "rejetant fermement la politisation, la sélectivité et les doubles standards, ainsi que les allégations et les préjudices sans fondement", a ajouté Choe Myong-nam.

Tomas Ojea Quintana, l'enquêteur de l'Onu chargé de la Corée du Nord, a demandé à plusieurs reprises aux Etats-Unis et aux autres puissances d'inclure formellement la question des droits de l'homme au programme des discussions avec Pyongyang, estimant que cela permettrait des avancées vers la dénucléarisation.

Il a regretté que les droits de l'homme ne figurent pas de manière notable dans le communiqué conjoint diffusé après le sommet entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un la semaine dernière à Singapour.

(Stephanie Nebehay, Jean Terzian pour le service français)