Pyongyang prévient l'administration US d'éviter de répandre une odeur de poudre

PYONGYANG PRÉVIENT L'ADMINISTRATION US D'ÉVITER DE RÉPANDRE UNE ODEUR DE POUDRE

par Josh Smith et Sangmi Cha

SEOUL (Reuters) - Kim Yo-jong, la soeur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, a critiqué les manoeuvres militaires en cours actuellement en Corée du Sud et prévenu la nouvelle administration aux Etats-Unis qu'elle ne devait pas répandre une odeur de poudre si elle voulait la paix, a rapporté mardi la presse officielle.

Ce communiqué, relayé par l'agence nord-coréenne KCNA, intervient à la veille de l'arrivée à Séoul de hauts représentants de l'administration du président américain Joe Biden pour de premiers entretiens avec leurs homologues sud-coréens.

"Nous profitons de cette opportunité pour prévenir la nouvelle administration américaine qui s'efforce de dégager une odeur de poudre dans notre territoire", a dit Kim Yo-jong, selon les propos rapportés par la KCNA. "Si elle veut la paix pendant les quatre prochaines années, elle ferait mieux d'éviter de provoquer une puanteur en guise de premier pas".

Washington a indiqué lundi avoir tenté, en vain, d'entrer en contact avec Pyongyang pour "réduire le risque d'escalade", sur fond d'un refroidissement de leurs relations bilatérales apparu sous l'administration de l'ancien président Donald Trump.

Donald Trump avait rencontré à trois reprises Kim Jong-un et échangé des lettres avec ce dernier, mais la Corée du Nord a mis fin aux discussions en demandant que les Etats-Unis abandonnent d'abord leur politique hostile à son égard.

Les armées sud-coréenne et américaine ont débuté des exercices militaires conjoints en format réduit, uniquement virtuel, du fait de la pandémie de coronavirus et dans le cadre des efforts engagés pour dialoguer avec la Corée du Nord.

Le rapprochement intercoréen de 2018, voulu par Séoul, ne "se reproduira pas facilement" et Pyongyang va surveiller d'éventuelles provocations supplémentaires, a dit Kim Yo-jong, devenue une voix critique à l'égard de Séoul dans la presse officielle nord-coréenne. Elle a ajouté qu'un accord militaire destiné à réduire les tensions à la frontière coréenne pourrait être abandonné par Pyongyang le cas échéant.

(version française Jean Terzian)