Publicité

Passe d'armes américano-nord-coréenne à Genève sur le nucléaire

Une passe d'armes a opposé mardi la Corée du Nord aux Etats-Unis lors d'une conférence sur le désarmement à Genève, l'émissaire de Pyongyang assurant que son pays ne négocierait "jamais" sur son arsenal de dissuasion nucléaire. /Photo d'archives/REUTERS/Denis Balibouse

par Stephanie Nebehay GENEVE (Reuters) - Une passe d'armes a opposé mardi la Corée du Nord aux Etats-Unis lors d'une conférence sur le désarmement à Genève, l'émissaire de Pyongyang assurant que son pays ne négocierait "jamais" sur son arsenal de dissuasion nucléaire. Le Japon, à portée immédiate des missiles nord-coréens, a demandé au monde de maintenir la pression sur Pyongyang pour contenir ses programmes nucléaire et balistique. Par la voix de son ministre des Affaires étrangères Taro Kono, il a estimé que le moment n'était pas venu de reprendre les "pourparlers à six". La Corée du Nord justifie son programme nucléaire et balistique, y compris ses menaces de tirer des missiles dans les parages de l'île de Guam, territoire américain du Pacifique, en arguant d'un comportement hostile des Américains et des manoeuvres militaires en cours en ce moment entre Américains et Sud-Coréens. A Washington, le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a annoncé mardi des sanctions contre des entreprises et des personnalités chinoises et russes en raison de leur appui au programme d'armement nord-coréen. Le Trésor américain a cité dix entités - dont trois entreprises charbonnières chinoises - et six personnalités visées par ces sanctions. L'ambassade de Chine à Washington a vivement réagi à cette annonce et appelé par la voix de son porte-parole les Etats-Unis à "corriger immédiatement cette erreur pour éviter tout impact sur la coopération bilatérale dans les domaines concernés". LE DIALOGUE DEMEURE UNE POSSIBILITÉ, DIT PYONGYANG L'ambassadeur américain pour les questions de désarmement, Robert Wood, a déclaré mardi devant la Conférence sur le désarmement, parrainée par les Nations unies à Genève, que la priorité numéro un du président Donald Trump était de protéger les Etats-Unis et leurs alliés face à la "menace croissante" de la Corée du Nord. Les Etats-Unis, a-t-il dit, sont disposés à recourir à "l'ensemble des possibilités" à leur disposition. Pour autant, la "voie du dialogue demeure une possibilité" pour Pyongyang, qui, dit-il, a le choix entre la pauvreté et la belligérance, d'une part, et la prospérité et les concessions, d'autre part. L'émissaire nord-coréen à ce forum genevois a dit pour sa part qu'il était hors de question de négocier sur la force de dissuasion nucléaire nord-coréenne. "Les mesures prises par la République populaire et démocratique de Corée (RPDC) pour renforcer sa force de dissuasion nucléaire et la mise au point de fusées intercontinentales se justifient et sont un choix légitime d'autodéfense, face à des menaces de ce genre, apparentes et réelles", a déclaré le diplomate nord-coréen Ju Yong Chol lors de la Conférence de Genève. "Tant que l'on ne remédiera pas à la politique d'hostilité et de menaces nucléaires des Etats-Unis, la RPDC ne pourra jamais négocier (un abandon de) sa force de dissuasion nucléaire défensive", a-t-il continué. (avec Doina Chiacu et David Brunnstrom à Washington; Eric Faye et Tangi Salaün pour le service français)