Punaises de lit : comment éviter les abus lors d'une désinfestation

Le fléau des punaises de lit est dans les têtes de nombreux Français, depuis plusieurs semaines et des témoignages rapportant des punaises au cinéma, dans le métro ou dans certains trains. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a affirmé sur France Inter qu'il n'y avait "pas de panique générale" à avoir face aux punaises de lit.

"Ce qui me préoccupe, c'est que les gens ne se fassent pas gruger avec des boîtes qui leur font payer 2 000 ou 3 000 euros" pour les débarrasser de ces punaises, a-t-il affirmé, dénonçant des "abus". Selon une étude de l'Anses, il faut en effet 866 euros par foyer en moyenne pour lutter contre les punaises de lit, tandis que le site badbugs l'évalue à 1 250 euros.

De 400 à 2 000 euros pour 50m2 selon la méthode choisie

Face à l'ampleur de l'inquiétude des Français concernant les punaises de lit, les entreprises spécialisées pullulent : aspiration, nettoyage, traitement par la chaleur, traitement par le froid, grattage... Les techniques proposées sont nombreuses avec un coût qui varie énormément, et un service assez aléatoire. Sans oublier la phase préalable de détection, réalisée par un chien.

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Le traitement par insecticide, qui consiste en le passage d'un professionnel deux à trois fois durant 60 à 90 jours, coûte environ 400 euros pour 50m2, selon badbugs, un site certifié qui propose des devis en ligne. Plus rapide, la vapeur chaude ou la cryogénisation règle le problème en une journée mais coûte près de 1000 euros pour un logement de 50m2. Enfin, la méthode la plus chère selon ce même site, c'est l'utilisation d'un canon à chaleur alimenté par un générateur. Objectif, faire monter la température à un niveau létal pour les punaises de lit, entre 55 et 70 degrés. Coût estimé, 2 000 euros environ.

Une charte "stop punaises" pour les entreprises qualifiées

Malgré toutes ces méthodes, l'Anses souligne qu'aucune n'apparaît "suffisamment efficace pour éliminer à elle seule les punaises de lit d’un habitat infesté". L’Anses souligne donc "la nécessité de considérer les méthodes disponibles comme un panel d’outils à utiliser dans le cadre d’une lutte intégrée, en privilégiant d’abord les méthodes de lutte alternatives aux insecticides chimiques, pour limiter les risques d’intoxication, les impacts sur l’environnement et l’augmentation de la résistance à ces produits chez les punaises de lit, et en réservant l’utilisation de ces produits en cas de persistance de l’infestation et de préférence par des professionnels".

Selon une enquête de l'UFC-Que Choisir, 71% des répondants ayant eu recours à des professionnels "se disent satisfaits de la prestation, un score plutôt faible. Les griefs concernent notamment le fait que seuls 26% des professionnels ont effectué une ou plusieurs visites post-traitement". Une étude menée avant la mise en place d’une charte "stop punaises", visant à distinguer les société les plus qualitatives.

La liste des 485 entreprises certifiées

Mise en place en collaboration entre le ministère de la Ville et la CS3D, la chambre syndicale qui réunit les principaux acteurs de l'hygiène antiparasitaire, cette charte permet de dresser une liste des entreprises reconnues, et ainsi de limiter les risques d'abus.

Près de 500 professionnels agréées sont référencés sur le ministère de l'Écologie, qui diffuse deux listes distinctes : l'une concernant les entreprises qualifiées pour la détection canine des punaises de lit, l'autre liste pour les 485 entreprises qualifiées pour la détection et le traitement des infestations. Mais attention, met en garde l'Anses, qui recommande toutefois de "contrôler les bonnes pratiques des professionnels de désinsectisation, même en présence de formations/labels".

VIDÉO - Carnet de Santé : Dr Christian Recchia : "Attention, les punaises de lit arrivent au détour des voyages. Soyez vigilants".