Puff Daddy arrêté, ce qu’on sait sur les accusations qui pèsent contre le rappeur
VIOLENCES SEXUELLES - Il fera bientôt face à la justice. Sean Combs, alias Diddy ou Puff Daddy, a été arrêté dans la nuit de lundi 16 à ce mardi 17 septembre par la police à Manhattan. L’interpellation fait suite à des mois d’enquête et de multiples accusations déposées contre lui depuis le mois de novembre dernier. Le procureur de New York a révélé ce mardi les chefs d’accusation à l’encontre du rappeur, producteur et homme d’affaires.
Sean Combs a donc été inculpé pour proxénétisme et extorsion. L’acte d’accusation très détaillé a été dévoilé ce mardi, liste de nombreuses allégations jusqu’à l’été 2023, certaines remontant à plusieurs décennies. Le procureur Damian Williams a donné une conférence de presse en fin de matinée à New-York dans laquelle il est revenu sur ces différentes accusations.
Le rappeur est notamment accusé d’avoir violenté, forcé et menacé plusieurs femmes au fil des années dans le cadre de relations sexuelles. Mais aussi d’avoir menacé de représailles les éventuels témoins de ces agressions en les intimidant avec des armes. Il est par ailleurs accusé d’avoir organisé des « freak off », des sessions au cours desquels ses victimes, souvent des employés et « connaissances », étaient obligées de se prêter à des activités sexuelles avec des travailleurs du sexe, tandis que lui-même filmait pour « couvrir ses arrières ». Des « événements » qui pouvaient durer plusieurs jours et durant lesquels les prostitué(e)s et les victimes étaient contraints de consommer des drogues.
« Pion sexuel »
En juillet, l’ancienne actrice de films X Adria English accusait Sean Combs de l’avoir utilisée « comme d’un pion sexuel pour le plaisir et le bénéfice financier d’autres personnes » pendant des soirées privées entre 2004 et 2009. Ses demeures de Los Angeles et Miami avaient, dans ce cadre, été perquisitionnées par les enquêteurs de la police fédérale. Des actes d’enquête qualifiés de « chasse aux sorcières » par la défense du rappeur. Lors de la conférence de presse de ce mardi, des images d’objets retrouvés lors de ces perquisitions ont été dévoilées, montrant notamment des armes d’assaut, de la drogue, ainsi que « des quantités astronomiques de lubrifiant ».
Sean Combs est également accusé par le producteur de musique Lil Rod de harcèlement et d’attouchement sexuels. Le rappeur l’aurait forcé en juillet 2023 à faire appel à « des travailleuses du sexe » et à « se livrer à des actes sexuels pour [son] plaisir » lorsqu’ils vivaient ensemble et travaillaient sur le nouvel album du rappeur.
L’acte d’accusation mentionne également la plainte déposée par son ancienne compagne, la chanteuse Cassie, l’accusant de violences sexuelles, physiques et psychologiques pendant dix ans. Sur des images de surveillance datant de 2016, le rappeur la frappe et la tire par les cheveux pour l’empêcher de quitter son hôtel. La plainte de la victime s’était cependant réglée à l’amiable avant que la vidéo ne fuite.
Sean Combs nie les accusations
Au total, neuf plaintes distinctes visant le rappeur ont été déposées depuis novembre 2023 et ont mené à cette arrestation. L’acte d’accusation présente le rappeur comme étant à la tête d’une entreprise criminelle, un empire dont il s’est servi pour « du proxénétisme et du déplacement de travailleurs du sexe entre États, du travail forcé, des infractions liées aux drogues, des enlèvements, des incendies, de la corruption et de l’obstruction à la justice ». Des crimes que le rappeur n’a pas commis seul, comme l’a rappelé le procureur, mais avec la complicité et l’aide de nombreuses personnes pour « couvrir ses agressions, intimider les victimes et les témoins, nettoyer ses scènes de crime et faire pression pour éviter de nouveaux témoignages ».
Ce mardi 17 septembre, avant même l’annonce des chefs d’accusation, son avocat Marc Agnifilo, a expliqué dans un communiqué envoyé à l’AFP que son client se trouvait « volontairement » à New York, précisément pour se rendre et « coopérer avec l’enquête ». Marc Agnifilo a d’ailleurs réaffirmé en arrivant au tribunal de Manhathan que Puff Daddy « n’est pas coupable, il est innocent de toutes ces accusations ».
Sean Combs a toujours nié les faits qui lui sont reprochés. Il avait cependant admis en mai dernier, après la diffusion des images de son agression commise à l’encontre de Cassie : « Je suis dégoûté. J’étais dégoûté à l’époque quand je l’ai fait, et je suis dégoûté maintenant. Mon comportement dans cette vidéo est inadmissible. »
En conclusion de sa conférence de presse, le procureur Damian Williams a précisé que l’enquête était toujours en cours et les nouveaux témoignages très attendus. « Il y a un an, Sean Combs a reçu les clés de la ville des mains du maire. Aujourd’hui, il est devant la justice. Peu importe la célébrité, la richesse d’un accusé, ce sont des accusations gravissimes que nous ne pouvons pas laisser passer. » Le procureur a par ailleurs précisé qu’il avait requis le maintien en détention du rappeur au vu de la gravité de ses crimes.
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