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Publicis rebondit au 1er trimestre avec les USA et des gains de budgets

par Mathieu Rosemain et Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Publicis a annoncé jeudi un rebond de son chiffre d'affaires au premier trimestre grâce à la poursuite de la dynamique en Amérique du Nord, son premier marché, et à de multiples gains de gros budgets.

Le troisième groupe publicitaire mondial fait état dans un communiqué d'un chiffre d'affaires trimestriel de 2,082 milliards d'euros, en croissance organique de 1,6%, l'Amérique du Nord affichant une hausse de 2,8%.

Les analystes interrogés par Reuters attendaient en moyenne une croissance organique de 0,9% et un chiffre d'affaires de 2,164 milliards sur le trimestre.

A 11h46, le titre Publicis gagnait 7,55% à 60,38 euros, enregistrant ainsi la plus forte hausse de l'indice CAC 40 (+0,21%).

"Etant donné que les mois de janvier et février 2017 ont affiché une croissance organique stable, nous en déduisons que mars a été beaucoup plus dynamique (autour de +3%) en raison notamment d’un effet de rattrapage sur des mois de janvier et février faibles", observe Oddo BHF, neutre sur le titre.

Publicis, qui a engrangé sur le trimestre des budgets mondiaux comme ceux de Mercedes-Benz, Campbell's, Carrefour et Marriott, s'est ainsi dit confiant dans la réalisation de ses objectifs annuels, à savoir une amélioration de sa croissance organique et de sa marge opérationnelle.

"On reste extrêmement prudent parce que le contexte de marché est très difficile. Il faut qu'on continue à creuser notre sillon", a dit le président du directoire de Publicis Arthur Sadoun à des journalistes.

Selon les analystes de Jefferies, à l'achat sur le titre, ces chiffres font écho aux bonnes performances affichées par son rival Omnicom (OMC), ajoutant toutefois que les perspectives à plus long terme sont moins claires.

"Alors que ces chiffres meilleurs que prévu reflètent ceux d'OMC et devraient apporter un soutien à court terme, à plus long terme, l'évolution des multiples/cours devrait être limitée par l'attente d'une confirmation de la croissance organique trimestre après trimestre", écrit Jefferies.

Interrogée sur Facebook en pleine tourmente dans l'affaire de détournement de données au profit de Cambridge Analytica, la direction de Publicis a indiqué, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, que les difficultés du réseau social n'affectaient pas ses activités.

Le groupe a dévoilé le 20 mars à Londres un nouveau plan stratégique sur trois ans, promettant à des investisseurs inquiets pour les perspectives du secteur de la publicité une hausse de sa croissance comme de sa marge à la faveur de la singularité de son modèle.

Le numéro un mondial, le britannique WPP, qui a publié en mars ses pires résultats annuels depuis la crise financière, doit de son côté gérer le départ samedi dernier de son fondateur et directeur général Martin Sorrell, objet d'une enquête interne sur des irrégularités financières.

"Spéculer sur le démantèlement des actifs de WPP, c'est un peu tôt", a dit Arthur Sadoun, faisant référence aux interrogations sur le maintien du périmètre actuel du groupe britannique après le départ de son fondateur.

Il a en outre fait savoir que Publicis restera "discipliné" dans sa stratégie d'acquisitions qui sera concentrée sur des secteurs comme le digital ou les données.

Mardi, Omnicom a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, soutenus par la hausse des investissements publicitaires des entreprises en Europe.

L'enjeu pour Publicis, comme ses concurrents, est plutôt de faire face à la concurrence croissante de Facebook et Google dans les données et de groupes comme Accenture et Deloitte dans le marketing, a-t-il observé.

(Avec Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot)