La psychiatre Muriel Salmona, la voix des victimes d'inceste

Elle voudrait ne pas pleurer. Elle, la "soignante", la psychiatre qui milite depuis vingt ans "pour faire prendre conscience de l'ampleur des violences sexuelles, de l'impunité, de l'abandon des victimes, de l'absence de justice". Mais Muriel Salmona s'agite sur son canapé. Aux prises avec un indomptable trop plein d'émotions, exacerbées par le marathon médiatique qu'elle mène depuis la parution du livre de Camille Kouchner sur l'inceste subi par son jumeau, La Familia grande. Jeudi, la spécialiste du psycho-trauma n'a pour la première fois pu réprimer ses larmes en public. Elle s'est "écroulée" après être revenue, lors d'un face-à-face avec Marina Carrère d'Encausse sur France 5, sur les violences sexuelles qu'elle a subies "dans un cadre incestueux". Elle justifie : "Je me suis beaucoup exposée en matière de combat. Il était temps que je le fasse en tant que victime."

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Pour une reconnaissance de la mémoire traumatique

Nombre de ses interlocuteurs le subodoraient. "Elle reste clinicienne, mais se place d'emblée en soutien total au discours des victimes, elle incarne leur cause", observe le psychiatre Roland Coutanceau, coauteur de Violences conjugales et famille. A 64 ans, la psy a fini par lever le voile, l'an dernier. Elle s'est ralliée au motclé #JeSuisVictime, avant d'esquisser un récit dans Le Monde. Quand la vague MeTooInceste a déferlé sur Twitter, elle a pos...


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