Les psychédéliques pour soigner la schizophrénie : piste prometteuse ou théorie fumeuse ?

Une nouvelle étude défend le potentiel thérapeutique du microdosage des psychédéliques pour soigner une forme de schizophrénie résistante aux traitements. Un raisonnement qui prend le contrepied des préconisations médicales en vigueur présentant la schizophrénie comme contre-indication forte à l’usage des psychédéliques.

Après la dépression résistante, la dépendance à l’alcool et aux drogues, l’anxiété liée à la fin de vie, le syndrome de stress post-traumatique… Des chercheurs italiens proposent, dans une étude publiée le 18 septembre 2024 dans la revue Nature, d’explorer le potentiel thérapeutique de l’utilisation des substances psychédéliques en très faibles doses pour traiter la schizophrénie, en particulier chez les patients présentant des symptômes négatifs et cognitifs chroniques résistants aux traitements (environ 25% des patients selon l'Inserm).

Une proposition plutôt surprenante puisque la schizophrénie est présentée comme médicalement incompatible avec l’usage des psychédéliques en raison du risque que ces derniers présentent d’en exacerber les symptômes psychotiques.

Les psychédéliques pour soigner la schizophrénie, vraiment ?

La schizophrénie est une pathologie psychiatrique qui touche, selon l'Inserm, 600.000 personnes en France, dont la moitié tentera de mettre fin à ses jours et 10% décèdera d'une tentative de suicide. La prise en charge de cette maladie est essentiellement basée sur la prise d’antipsychotiques permettant d’atténuer assez efficacement les symptômes dits positifs comme les hallucinations, délires, paranoïa… (lire l'encadré ci-dessous).

Toutefois, les antipsychotiques ont peu d’effets sur les symptômes dits négatifs (isolement social, appauvrissement affectif…) de cette maladie, et environ 30% des malades y opposent une résistance. Des approches alternatives ou complémentaires existent bien, comme la stimulation magnétique transcrânienne (technique médicale consistant à envoyer une série de courtes impulsions magnétiques vers le cerveau afin d'en stimuler les cellules nerveuses), ou les électrochocs, mais leurs résultats restent encore limités, laissant le champ libre à l’exploration d’autres alternatives potentiellement plus efficaces.

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs de l’Institut scientifique de San Raffaele à Milan, en Italie, ont justem[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr