PSG : un Accor parfait ?

Le PSG et le groupe français Accor ont présenté ce vendredi au Parc des Princes leur nouveau partenariat. Un deal d’une ampleur inédite pour un club de Ligue 1, tant par son montant que par les perspectives qu’ils ouvrent au club parisien. Du moins, si l’UEFA ne trouve rien à y redire.

L’événement était attendu. Aussi bien par les fans, inquiets de connaitre l’identité du futur sponsor maillot, que par les instances de l’UEFA, toujours vigilantes avec le club parisien quant au respect du fair-play financier. Avec quelques semaines d’avance sur le timing prévu (annoncé pour fin mars), le PSG a donc dévoilé en mondovision son nouveau partenariat avec le groupe français Accor. Le tout en anglais, un comble pour un club et une entreprise françaises. On appelle ça la mondialisation et le PSG n’est pas le seul dans ce cas, passons et tant pis pour Jacques Toubon…

Pour l’occasion, le champion de France en titre a donc mis les petits plats dans les grands en dévoilant un clip de présentation ultra-léché, preuve que le deal était dans les cartons, et même finalisé depuis des jours. On ne produit pas une telle séquence et un tel événement du jour au lendemain.

Le secret a ainsi été parfaitement gardé et le président du groupe Accor, Sébastien Bazin, s’en est expliqué : “Nous n’avons travaillé qu’à 4 sur le dossier et les équipe du PSG également. Notre amitié nous a beaucoup aidé pour finaliser l’accord (NDLR : ancien président du PSG, Bazin a revendu le PSG au Qatar en 2011 pour le compte de Colony Capital) . Mais je pense aussi que ce deal va nous permettre de gagner 2 ans en terme de notoriété mondiale grâce à la puissance du PSG. » Une façon habile de justifier un investissement qu’on annonce colossal (on parle d’environ 60M euros annuel sur 3 ans, renouvelable avec option), même si Nasser Al-Khelaïfi a refusé de parler chiffres.

Bazin : “Une décision prise sans les Qataris”

Autre sujet délicat abordé in-extremis en fin de conférence de presse, la question des “parties liées” interdites par l’UEFA. Or, Accor compte QIA (Qatar Investment Authority) parmi ses actionnaires de référence (à hauteur de 10%). Après une déclaration solennelle du président parisien pour expliquer qu’il n’y avait aucun risque, Sébastien Bazin a expliqué à son tour que « Toutes les décisions du groupe Accor sont prises par les dirigeants pour l’intérêt de la société. Les actionnaires, dont le Qatar, n’ont été mis au courant qu’une fois le deal signé. » L’UEFA statuera en fin d’exercice 2019-2020 sur la question, à moins que d’ici là, le FPF n’ait volé en éclats.

Sûr de son coup, le PSG avance donc tel une machine de guerre commerciale et entend bien profiter de ce nouveau partenariat pour encaisser de nouveaux revenus : “Nous sommes persuadés d’avoir trouvé le bon partenaire avec lequel nous allons aussi pouvoir développer le merchandising. Dans les hôtels par exemple ou pourquoi pas avec des chambres au Parc des Princes. » Pour s’assurer du retentissement mondial de ce nouveau deal, Sébastien Bazin a également annoncé que “Teddy Riner, Rai ou encore David Beckham allaient porter ce partenariat partout dans le monde.” Quelques stars qui ne vont cependant pas nécessairement en annoncer d’autres sur la pelouse du Parc des Princes. Car si ce mega-deal donne un peu d’air aux finances parisiennes, il ne règle pas tout, l’UEFA ayant exigé la fin du fameux contrat QTA à compter de juin prochain.