PSG: au CUP, un nouveau groupe et des dissolutions
Un énorme drapeau rouge et bleu surplombe le Virage Auteuil, des chants, une bonne ambiance et deux inscriptions sur plusieurs étendards: "Beriz Crew". Lors du premier match de la saison, face à Lorient (0-0), ces petits nouveaux ont fait du bruit. En arabe, "Beriz" veut dire "Paris" et "crew" signifie "l'équipage" en anglais. Ce groupe remplace physiquement dans les gradins les LPA (Liberté pour les abonnés), qui ont annoncé leur auto-dissolution pendant l’été.
Ce groupe, validé par l'assemblée générale du Collectif Ultras Paris, le 8 juillet dernier, rassemble des visages bien connus du Virage Auteuil. Des anciens de la "Porte 411" et des "Laskars" sont présents et accompagnent des jeunes recrues. Ils sont nombreux depuis plusieurs saisons à avoir le souhait d’intégrer un groupe de supporters du Paris Saint-Germain.
Certains ex de la "Porte 411" qui n’ont pas pris part à cette nouvelle aventure voient d’un mauvais œil la création de ce groupe. Avec cette arrivée, le CUP regroupe maintenant 'Les Parias', 'Les Urbans', le 'Beriz Crew', 'Le Combat Continue', la 'K-Soce Team' et les membres indépendants. Une base qui se sent parfois mis à l’écart de la dynamique du CUP.
Des derniers mois agités
Ces derniers mois ont été agités au sein du Collectif. Les jours de grève, au début du mois de mai, ont marqué les esprits. La frange la plus radicale pensait prendre la tête du mouvement. Finalement, le calme est revenu. En interne, les composantes n’étaient pas toutes sur la même longueur d’onde à ce sujet. Globalement, les membres du Collectif Ultras Paris interrogés qualifient désormais l’ambiance de "bonne" au sein du mouvement.
De l’extérieur, le CUP donne l’impression d’avancer en collectif. Le tifo déployé lors de la première journée face à Lorient montre encore l'unité du virage. Le déplacement et la belle ambiance dans le parcage une semaine plus tard à Toulouse (1-1) va aussi dans ce sens. En interne, la situation est différente. L’atmosphère n’est pas délétère, certes, mais les récentes dissolutions montrent que l’ambiance entre les mouvements n’est pas aussi fluide qu’elle peut paraitre. Ce n’est pas nouveau, cela dure depuis plusieurs mois.
La K-Soce Team très scrutée
La K-Soce Team est le groupe le plus puissant du CUP. "Romain Mabille est très présent et issu de la K-Soce Team. Aujourd’hui ce groupe est dominant et décisionnaire", poursuit un membre du CUP. C’est surtout à l’extérieur du Collectif Ultras Paris que l’on souhaite réduire la puissance de ce groupe. Certains gardent encore en travers de la gorge certains choix effectués. Des courants différents ont donc émergé avec des visions très différentes, par exemple sur la relation avec la direction du club. En ce début de saison, les critiques qui visent la K-Soce Team sont le plus souvent issues de supporters non-encartés (ou plus encartés) au CUP.
Cet été, un autre débat anime les plus fervents supporters du Paris Saint-Germain, le positionnement de l’association sur le cas Kylian Mbappé. Depuis l’assemblée générale, début juillet, le collectif a acté qu’il attend la fin du mercato et les avancées du dossier pour se positionner sur ce sujet ultra-sensible où chacun souhaite donner son avis.
"Nous n’autoriserons jamais la résurgence d’une gangrène hooligan"
En plein cœur de l’été, le 1er août, le CUP a pris la parole via un communiqué pour réagir à l’auto-dissolution des 'Nautecia Paris'. Un communiqué musclé où la direction du Collectif attaque la méthode employée. "Les Nautecia ont choisi de mettre fin à leur groupe de manière surprenante et peu honorable", explique le communiqué. Avant de sortir une attaque frontale: "Malheureusement, leur intention malveillante a conduit à la fin de leur groupe (…) nous ne trahirons jamais nos engagements et nous n’autoriserons jamais la résurgence d’une gangrène hooligan à Paris."
Deux jours avant l’écriture de cette prise de parole, le groupe "Nautecia Paris" avait annoncé la "dissolution immédiate" de leur groupe après sept ans de présence dans les tribunes du Parc. Pour expliquer ce départ, la direction des "Nautecia Paris" avait mis en avant des "divergences récentes relatives aux valeurs d’unité, à la mentalité ultra et au rôle du groupe ont conduit à notre exclusion".
"Ça montre très clairement qu’il y a un problème en interne sur les stratégies et les actions à mener", complète un proche du CUP. Une scission qui prend aussi sa source dans les tensions qui avaient éclaté en avril 2022, avec le retour en puissance de la K-Soce Team comme le groupe moteur du CUP.
"Des positions trop éloignées pour poursuivre le projet"
Le 12 août, juste avant la reprise de la Ligue 1, un autre groupe a annoncé la cessation de son activité. Les LPA (Liberté pour les abonnés), après 13 années derrière le PSG, ont jugé que les positions de l’association étaient "trop éloignées" sur certains points vis-à-vis du projet mené par la direction du Collectif Ultras Paris.
Les tensions étaient fortes entre les groupes. Par exemple, les LPA étaient amis avec un groupe de supporters de la Roma. Problème, la K-Soce Team, majoritaire au sein du CUP, possède une amitié avec des fans de Naples. Forcément, les différents sont arrivés. Pour la dissolution des "Nautecia Paris", la direction du CUP a longtemps accusé ses membres de hooliganismes.
La principale raison de leur expulsion est surtout à à trouver du côté de leurs relations. Une proximité avec des personnes extérieures qui n’apprécient pas la K-Soce Team. Dans ce milieu, les relations sont capitales. Contacté, Romain Mabille n’a pas répondu à nos sollicitations.