PSG - Atlético Madrid : Bruno Retailleau demande des comptes au club parisien, après un tifo « Free Palestine »

Le ministre menace d’interdire les tifos pour les clubs qui ne font pas respecter les règles de l’UEFA sur les messages politiques.

Bruno Retailleau photographié à Toulouse le 25 octobre (illustration)

POLITIQUE - Un appel à la paix qui fait polémique. Ce jeudi 7 novembre, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé avec vigueur le tifo déployé mercredi soir par les supporters du PSG à l’occasion du match de Ligue des Champions contre l’Atlético Madrid. Une large bâche affichant le slogan « Free Palestine » (« Libérez la Palestine ») et barrée du message accompagné d’une colombe : « la guerre sur le terrain mais la paix dans le monde ».

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Alors que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi a immédiatement réclamé des sanctions, Bruno Retailleau a saisi la balle au bond. « Je demande au PSG de s’expliquer et aux clubs de veiller à ce que la politique ne vienne pas abîmer le sport, qui doit toujours rester un ferment d’unité. Ce tifo n’avait pas sa place dans ce stade, et de tels messages sont d’ailleurs proscrits par les règlements de la Ligue et de l’UEFA », a réagi sur le réseau social X le ministre de l’Intérieur.

Le « premier flic de France » fait ici référence à l’article 44 du règlement de l’institution européenne, selon lequel « la diffusion ou la promotion de messages politiques par quelque moyen que ce soit ainsi que toute autre forme d’action politique à l’intérieur ou à proximité immédiate du stade sont strictement interdites avant, pendant et après le match ».

Raison pour laquelle Bruno Retailleau évoque carrément l’interdiction des tifos pour les clubs « qui ne font pas respecter les règles ». Sur Sud Radio, le locataire de la place Beauvau est allé plus loin : « Je veux en savoir plus, savoir comment cette bâche est arrivée, comment elle a pu être déployée... J’ai eu le préfet de police pour qu’il me rende compte de ce qui s’était passé. Nous avons convenu d’un certain nombre de choses mais je demande des comptes. Solennellement ». De son côté, le PSG assure qu’il n’était pas au courant de cette initiative.

« Le club n’avait pas connaissance du projet d’affichage d’un tel message. Le Paris Saint-Germain rappelle que le Parc des Princes est - et doit rester - un lieu de communion autour d’une passion commune pour le football et s’oppose fermement à tout message à caractère politique dans son stade », a réagi le club parisien qui, sur le terrain, s’est incliné 2-1 face à Antoine Griezmann et ses coéquipiers.

L’Union des associations européennes de football a indiqué, ce jeudi en fin de matinée, qu’elle n’engagerait aucune procédure contre le PSG après cet incident. « Il n’y aura pas de cas disciplinaire puisque la banderole déployée ne peut pas être considérée comme provocatrice ou insultante dans ce cas précis », a précisé son porte-parole.

L’article 16.4 du règlement disciplinaire de l’instance européenne permet de sanctionner « tout message provocateur inadapté à un événement sportif », notamment « tout message provocateur de nature politique, idéologique, religieuse ou insultante ». Il ne bannit donc pas toutes les proclamations politiques des enceintes de football, mais uniquement celles jugées « provocatrices » ou offensantes, un critère par exemple appliqué aux banderoles et chants homophobes, ainsi qu’aux cris de singe des supporters hongrois pendant l’Euro-2020.

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