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Le PS et EELV ferraillent aussi sur le TGV toulousain

Le PS et EELV ferraillent aussi sur le TGV toulousain (photo prise en septembre 2021) (Photo: Benoit Tessier via Reuters)
Le PS et EELV ferraillent aussi sur le TGV toulousain (photo prise en septembre 2021) (Photo: Benoit Tessier via Reuters)

POLITIQUE - Ligne de discorde. Alors que les candidats du Parti socialiste et d’Europe Écologie-Les Verts fourbissent leurs armes sur la scène nationale, à quelques mois de l’élection présidentielle, les deux formations s’opposent également à l’échelon local... sur le projet d’une ligne ferroviaire à grande vitesse. Et ce, avec plus ou moins de virulence.

Pour la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, le maire écolo de Bordeaux, Pierre Hurmic, fait ainsi preuve “d’égoïsme” en s’opposant au “projet insensé”, selon ses mots, qui doit relier sa ville, Toulouse et Dax. Ambiance.

“Je m’érige contre les petits égoïsmes. Parce que c’est facile quand on est maire de Bordeaux, quand on est à deux heures de Paris, d’expliquer aux autres qu’ils n’ont pas besoin d’être proches” de la capitale, s’est ainsi agacée la patronne de région, également porte-parole de la candidature d’Anne Hidalgo, lors d’une interview à France Bleu, vendredi 29 octobre.

L’écolo Hurmic contre la socialiste Delga

La veille, l’écologiste Pierre Hurmic, élu en 2020, avait recommandé de “tout mettre en oeuvre pour arrêter” le fameux projet de LGV, après le lancement sur internet d’un appel à l’examen de solutions alternatives, notamment l’amélioration des voies existantes.

Il dénonce “les milliards d’euros déjà engloutis” dans ce type de dossier qui ont “asséché nos territoires, au détriment du maillage du réseau ferroviaire régional”. Afin de sortir de ce qu’il considère comme le “dogme de la très grande vitesse”, le maire mise plutôt sur “des trains rapides, plus réalistes et moins coûteux”.

Réponse de Carole Delga: “On a besoin d’une LGV pour être reliés à Paris et à l’international.” “Et on a aussi besoin d’une LGV pour développer les trains du quotidien”, a-t-elle ainsi insisté, toujours sur France Bleu, vendredi, évoquant au passage un “bilan carbone du train toujours très bon”.

“Je ne vais pas nier que ce sont des terres agricoles en moins, ou qu’il y aura des impacts sur des villages ou sur des populations, pour autant, le bénéfice de la LGV est clairement et très largement positif”, a-t-elle également martelé.

Fin septembre, le Conseil d’État a levé le dernier obstacle juridique à ce Grand projet du Sud-Ouest (GPSO), prévu entre Bordeaux et Toulouse d’un côté, et Dax dans les Landes d’un autre. L’État s’est engagé à verser 4,1 milliards d’euros, soit environ 40% du coût total. Les collectivités -régions, départements et agglomérations d’Occitanie et Nouvelle-Aquitaine- devraient se partager le financement de 40%, et les 20% restants seraient complétés par des fonds européens.

La droite entre dans la danse

Dans ce contexte, Jean-Luc Moudenc, le maire Les Républicains de Toulouse, n’entend pas rester à quai, non plus. “Les choses bougent depuis 15 jours en Nouvelle-Aquitaine” dans un sens plus favorable à la LGV, expliquait-il, vendredi, dans des propos cités par l’AFP, tandis que “le maire de Bordeaux est extrêmement minoritaire”,

“Au Conseil de la métropole bordelaise, il y a une majorité pour la LGV”, martelait encore l’élide, qui “demande à ses amis de la droite et du centre d’être solidaires” avec le président de cette métropole, le socialiste Alain Anziani, “au moment du vote sur ce dossier”.

Au niveau de la métropole bordelaise, justement, à majorité PS et EELV, Pierre Hurmic, premier vice-président, et Alain Anziani, président, sont en désaccord sur la destination de 320 millions d’euros devant financer les “aménagements ferroviaires du sud de Bordeaux” (environ 10 km). L’écologiste refuse catégoriquement qu’ils servent à la LGV. De quoi faire définitivement dérailler les bonnes ententes locales?

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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