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Présidentielle: le casse-tête du pass sanitaire dans les meetings

Un pass sanitaire (illustration) - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP
Un pass sanitaire (illustration) - GEOFFROY VAN DER HASSELT © 2019 AFP

La cinquième vague est dans toutes les têtes, alors que la ronde pour les meetings en vue de la présidentielle s'apprête à commencer. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé jeudi que le pass sanitaire serait réclamé dans les marchés de Noël. Faudra-t-il conditionner l'entrée des participants aux meetings à la présentation de ce sésame?

Théoriquement, ces inquiétudes sont infondées car il est anticonstitutionnel pour un candidat ou une formation politique d'imposer un pass sanitaire à l'entrée d'un meeting ou de tout autre rassemblement politique. La décision du Conseil constitutionnel du 31 mai 2021 est prise pour référence. Elle considère que les réunions politiques n'entrent pas dans le champ des grands rassemblements de personnes où les participants doivent disposer du pass sanitaire.

"Il va falloir réinterroger l'organisation de ces réunions"

Le 21 octobre, Gérald Darmanin a écrit aux chefs des groupes parlementaires leur indiquant que l'exécutif respectait l'avis du Conseil constitutionnel. "La participation de tous les citoyens à la vie politique est l'un des principes fondateurs de notre République".

Mais avec l'aggravation de l'épidémie, cette décision est de plus en plus contestée. À l'instar du président de la Fédération Hospitalière de France, Frédéric Valletoux, interrogé par Radio classique mercredi. "Il va falloir effectivement réinterroger l'organisation de toutes ces réunions, meetings politiques ou tout autre type de réunion et peut-être reprendre l'obligation du pass sanitaire à l'entrée, et le masque", a-t-il affirmé.

"Rien n'empêche un organisateur d'une réunion politique d'exiger le pass sanitaire pour y accéder", a aussi indiqué le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal mercredi lors de son point presse.

Pass sanitaire requis au meeting de la "maison commune"

Les candidats se contentent pour le moment de suivre la règle théorique. Eric Zemmour ironise même sur le sujet ce jeudi sur Twitter, alors qu'il prépare son meeting au Zenith de Paris. Chez Jean-Luc Mélenchon, le pass sanitaire ne sera pas exigé lors de son grand meeting à la Défense du 5 décembre. Ce qui n'empêche pas ses équipes de s'inquiéter.

"C'est notre force, on est en capacité de faire de très beaux meetings. Mais ce sera une vraie difficulté pour nous [en cas de restrictions, voire d'interdiction pure et simple des meetings]", indique Manuel Bompard, le directeur de campagne de La France Insoumise, auprès de BFMTV.com.

De son côté, la majorité continue à imposer un pass lors de ses réunions publiques. Le sésame sera par exemple requis pour participer au premier meeting de la "maison commune" de lundi prochain à la Maison de la Mutualité. Toutefois, l'événement est sur invitation, il faut être militant et inscrit, de quoi faire respecter la règle. La question se posera en revanche lors des éventuels meetings d'Emmanuel Macron.

Article original publié sur BFMTV.com