Préserver la fertilité après un cancer

Après prélèvement et congélation, le greffon ovarien est ensuite réimplanté chez la patiente qui, guérie de son cancer, émet le souhait d’une grossesse. ©Phovoir
Après prélèvement et congélation, le greffon ovarien est ensuite réimplanté chez la patiente qui, guérie de son cancer, émet le souhait d’une grossesse. ©Phovoir

Après prélèvement et congélation, le greffon ovarien est ensuite réimplanté chez la patiente qui, guérie de son cancer, émet le souhait d’une grossesse. ©Phovoir

Chez la femme, les traitements prescrits contre le cancer altèrent la fertilité, et peuvent même mener à la stérilité. Heureusement, par anticipation, la congélation puis la greffe de tissu ovarien permettent aux femmes concernées de donner la vie. Mais lors du prélèvement, il arrive parfois que des cellules cancéreuses soient retrouvées dans le greffon chez des femmes guéries. Une fois réimplantées dans l’utérus, ces cellules peuvent faire le lit d’un cancer chez l’enfant. Des chercheurs français viennent donc de mettre au point une technique permettant de localiser les tissus infectés sur le greffon.

Aujourd’hui, la science permet aux femmes guéries d’un cancer – devenues infertiles ou stériles du fait des médicaments – d’anticiper un désir d’enfant. En deux étapes, cette technique dite de l’autogreffe consiste en la congélation d’ovocytes en amont du désir de grossesse, puis à une autogreffe lorsque la femme souhaite avoir un enfant. « A titre préventif, le tissu ovarien est prélevé, congelé et stocké dans l’azote liquide à -196°C », décrivent à ce sujet les chercheurs du CHRU de Besançon.

Efficace, ce geste médical présente pourtant un risque de réapparition du cancer. En effet, « des cellules malignes ont pu coloniser les tissus du greffon avant son prélèvement et sa conservation », décrivent les chercheurs de l’Inserm UMR 1098 (CHRU Besançon). Elles peuvent alors se développer une fois le tissu ovarien implanté dans l’utérus.

Une technique très fine de dépistage

L’équipe du Dr Clotilde Amiot a donc mis au point une technique permettant de prévenir l’apparition de la maladie. « Cette méthode dite de détection par cytométrie en flux permet de repérer une cellule cancéreuse résiduelle parmi 100 000 cellules ovariennes ». Pratiquée avant la réintroduction du tissu ovarien, cette technique permet de « mieux évaluer l’innocuité de la greffe, et donc d’éviter la propagation du cancer chez l’enfant à naître ».

A ce jour, grâce à l’autogreffe, 25 naissances ont été répertoriées dans le monde. En France, le premier nouveau-né issu d’une congélation d’ovocyte est né au CHU de Besançon en 2009. « Depuis 4 autres bébés sont nés en France grâce à ce processus ».