Prudence sur les actions avant le nouveau vote US sur le "shutdown"

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent sans grand changement lundi à mi-séance et Wall Street est attendue en repli, les investisseurs limitant les prises d'initiatives avant le vote du Sénat pour tenter de sortir du "shutdown", la mise à l'arrêt des administrations fédérales américaines faute de financement.

À Paris, le CAC 40 est pratiquement inchangé à 5.526,9 points vers 11h25 GMT. À Francfort, le Dax grappille 0,06% et à Londres, le FTSE prend 0,05%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,1%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,15% et le Stoxx 600 gagne 0,06%.

Un an jour pour jour après l'investiture de Donald Trump à la Maison blanche, le gouvernement fédéral américain s'est retrouvé officiellement à court de crédits vendredi à minuit (samedi 05h00 GMT), faute d'accord entre républicains et démocrates sur une prolongation des financements.

Le Sénat américain a programmé un vote ce lundi à midi (17h00 GMT) sur un financement à court terme du gouvernement fédéral, ce qui pourrait permettre de lever le "shutdown" qui ne s'était pas produit depuis 2013.

Le nouveau vote du Sénat interviendra donc après l'ouverture de la Bourse de New York, où les futures sur indices signalent une ouverture en repli compris entre 0,1% et 0,2%.

"Les marchés ne retiennent que la dimension politique de l'évènement, les conséquences économiques étant très faibles", note Franklin Pichard, chez Kiplink Finance.

ACCORD DU SPD EN ALLEMAGNE

Le "shutdown" aux Etats-Unis alimente néanmoins la spirale baissière du dollar, qui évolue toujours tout près d'un plus bas de trois ans face à un panier de devises de référence.

L'euro s'apprécie de 0,26% face au billet vert, à 1,2252 après l'approbation dimanche des sociaux-démocrates allemands à l'ouverture de négociations formelles avec les conservateurs en vue de constituer un gouvernement de grande coalition.

Il faudra encore du temps pour voir exister ce gouvernement de coalition, nuancent toutefois les stratèges de la Financière de l'Echiquier. "Une fois le contrat de coalition rédigé, ce qui ne sera pas une mince affaire, les militants du SPD devront le valider courant mars", ajoutent-ils.

La devise unique reste ainsi sous son pic de 1,2322 dollar atteint la semaine dernière, les cambistes attendant par ailleurs la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat espagnols à dix ans est tombé à son plus bas niveau depuis près de six semaines, réduisant nettement son écart par rapport à son équivalent allemand, après le relèvement par Fitch Ratings de la note souveraine de l'Espagne.

Parallèlement, le relèvement d'un cran de la note de la Grèce par Standard & Poor's fait aussi baisser les rendements obligataires du pays à deux ans et à cinq ans, tandis que le taux grec à 10 ans monte dans le sillage de ses homologues européens.

Le dix ans américain évolue autour de 2,65% après un pic de trois ans et demi à 2,672%.

L'ACQUISITION DE SANOFI MAL ACCUEILLIE

Aucun indicateur macroéconomique n'est prévu à l'agenda, mais l'actualité des entreprises est plus animée.

A Paris, Sanofi perd 3,15%, la plus forte baisse du CAC 40, les investisseurs s'interrogeant sur le montant du rachat de Bioverativ (9,5 milliards d'euros) et les défis concurrentiels du traitement de l'hémophilie.

A contrario, Yoox-Net à porter bondit de 24,19% après l'annonce d'une offre de rachat par le géant suisse du luxe Richemont (-1,18%).

L'une des plus fortes hausses du Stoxx 600 revient au distributeur Ocado, qui prend 12,1% après l'annonce d'un accord de coopération avec le canadien Sobeys.

La cote est aussi animée par des changements de recommandation : Air France-KLM perd 3,66% après un abaissement de son conseil par Davy, à "neutre" contre "surperformance".

Le compartiment européen des médias (-0,45%) souffre du repli de Relx qui recule de 2,76% à Londres après un abaissement du conseil de Morgan Stanley à "pondération en ligne" contre "surpondérer".

Autre baisse prononcée à Londres, celle des spécialistes des paris sportifs et jeux de hasard après un article de presse évoquant la volonté du gouvernement de Theresa May de plafonner à deux livres (1,76 euro) l'enjeu sur les machines électroniques afin de limiter les risques pris par les parieurs.

(édité par Marc Angrand)