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Prudence de l'Occident, accusations de Kiev... Ce que l'on sait après la chute d'un missile en Pologne

Prudence de l'Occident, accusations de Kiev... Ce que l'on sait après la chute d'un missile en Pologne
Ce que l'on sait du tir d'un missile en Pologne.  - BFMTV
Ce que l'on sait du tir d'un missile en Pologne. - BFMTV

Un tournant majeur dans la guerre en Ukraine? Ou un "incident isolé"? La prudence est de mise ce mercredi, au lendemain d'une explosion à Przewodow, en Pologne, non loin de la frontière avec l'Ukraine. Les Occidentaux ont apporté leur soutien à Varsovie dans la foulée de la confirmation polonaise d'un missile tombé dans le sud-est du pays... et sur lequel pèsent de sérieuses interrogations.

• Une détonation "très puissante"

La Pologne a placé mardi son armée en état d'alerte renforcée après avoir été atteinte par ce qu'elle a décrit comme un missile "très probablement de fabrication russe" mais d'origine incertaine.

L'événement est important, car pour la première fois depuis le début de la guerre en février 2022, une explosion a été observée à l'extérieur du territoire ukrainien ou russe. Et deux civils sont morts.

Un des proches des victimes, Stanislaw Iwanejko, a entendu l'importante détonation. Au micro de plusieurs médias, dont BFMTV, il a raconté avoir perdu ses deux meilleurs amis.

"J'étais chez moi à la maison, et soudain, j'ai entendu un bruit très puissant. J'ai senti tout de suite que c'était peut-être la guerre. C'était très puissant, je ne sais pas combien de décibels", a-t-il dit.

• Prudence en Occident, enquête en cours

Si Volodymyr Zelensky a immédiatement appelé à une "action" coordonnée et à une réponse européenne, accusant Moscou, les chefs d'États membres de l'Otan et de l'ONU étaient très prudents dans la nuit de mardi à mercredi. En marge du G20 à Bali, le président américain Joe Biden a jugé "improbable" que le missile qui a frappé la Pologne ait été lancé depuis la Russie.

Le président polonais Andrzej Duda a affirmé qu'il n'y avait à ce stade pas de "preuve équivoque" sur l'auteur du tir du missile meurtrier.

Même si le projectile est "très probablement de fabrication russe" selon lui. "Une enquête est en cours", a-t-il relevé, affirmant qu'il s'agissait d'un incident "isolé".

La France a quant à elle appelé à "la plus grande prudence" sur l'origine du missile, sans exclure qu'il ait pu être ukrainien, en rappelant que "les risques d'escalade sont importants". "Les analyses sont en cours", a assuré Emmanuel Macron mercredi en fin de matinée.

Des responsables américains indiquaient ce mercredi matin que les premiers éléments de l'enquête relative à l'origine du missile pointaient en direction d'un tir ukrainien, comme l'a rapporté l'agence AP. La piste d'un tir de riposte raté de la part des Ukrainiens est donc sérieusement envisagée par les Occidentaux, ce qui explique la grande prudence de l'Otan.

"À ce stade et sur base des informations disponibles, il s'agirait de débris de missiles russes et de missiles ukrainiens de défense anti-aérienne qui ont touché le sol polonais", a déclaré mercredi la ministre belge de la Défense Ludivine Dedonder. Ce qui n'est pas encore confirmé officiellement par l'Otan.

• Moscou blâme l'Ukraine

De son côté, Moscou a vivement démenti les accusations de Zelensky et de certains officiels polonais. Le ministère russe de la Défense a pour sa part affirmé mercredi que les frappes massives menées la veille par la Russie contre l'Ukraine n'avaient touché que le territoire ukrainien, à une distance "supérieure à 35 kilomètres de la frontière ukraino-polonaise".

Le ministère russe a en outre affirmé que ses "spécialistes" avaient analysé les photographies des débris retrouvés en Pologne, concluant que ceux-ci appartenaient à un "missile guidé antiaérien des systèmes de défense antiaérienne S-300 des forces armées ukrainiennes".

• Réunion d'urgence à l'Otan ce mercredi

Ce mercredi, une nouvelle "réunion d'urgence" était en cours. Cette fois à Bruxelles, dans le cadre de l'Otan: tous les ambassadeurs des pays membres sont convoqués "pour discuter de cet incident tragique", a déclaré la porte-parole de l'Organisation, Oana Lungescu.

L'article 5 du traité de l'Alliance atlantique affirme que si un État membre est victime d'une attaque armée, les autres considéreront cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendront les mesures jugées nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

Article original publié sur BFMTV.com