"Une provocation inutile": l'ONU dénonce la prière d'un ministre israélien sur l'esplanade des Mosquées
Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s'est rendu ce mardi avec quelques 3000 fidèles pour prier sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem. Une démarche qui contrevient au statu quo très encadré du lieu saint.
Condamnation internationale pour le ministre israélien Itamar Ben Gvir. Le responsable de la Sécurité nationale du pays s'est rendu, ce mardi 13 août, sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem pour prier avec 3.000 autres fidèles juifs. Une attitude condamnée par l'ONU qui dénonce, via un porte-parole du secrétaire général, "une provocation inutile."
Même son de cloche pour l'Union européenne qui, en la personne du chef de la diplomatie Josep Borrell, "condamne avec force les provocations" du ministre. Des provocations qui violent le statu-quo très encadré de ce lieu hautement sensible de la ville sainte.
"Nous sommes contre toute tentative de changer le statu quo lié aux lieux saints (...) Ce type de comportement n'aide pas" a poursuivi le porte-parole de l'ONU, Farhan Haq qui fait ici référence à un statu quo décrété en 1967, avec l'annexion de Jérusalem-Est par Israël.
Pour les non-musulmans, l'accès à l'esplanade des Mosquées, où se trouvent le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, est limité à des heures précises, avec interdiction d'y prier.
Cette règle, de moins en moins suivie par les nationalistes juifs, a été enfreinte, ce mardi par Itamar Ben Gvir, un des ministres les plus à droite du gouvernement. Il s'y est rendu, à l'occasion de la fête de Ticha Beav, qui commémore la chute du premier Temple de Jérusalem. Pour les juifs, l'esplanade des Mosquées, appelée Mont du Temple, est le lieu le plus sacré de la religion.
Provocation "incacceptable"
Washington et Paris ont également réagi, qualifiant "d'inacceptable" la prière conduite par les fidèles et le ministre sur l'esplanade. En France, le ministère des Affaires étrangères appelle, dans un communiqué, "le gouvernement israélien à prendre toutes les mesures nécessaires" pour faire respecter cette règle.
Cette opération, filmée et relayée sur les réseaux sociaux, s'inscrit dans un contexte particulièrement tendu de guerre entre l'État hébreu et le Hamas, mouvement terroriste palestinien. Dans son communiqué, la France a d'ailleurs réaffirmé sa ligne en faveur d'une solution à deux Etats et demandé un "engagement volontaire et courageux" des responsables politiques israéliens et palestiniens pour la paix.