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Prostituée, violée et avortée de force : le calvaire d’une Nigériane de 14 ans

Un procès pour proxénétisme en bande organisée s'est ouvert lundi à Paris - REUTERS

Ce jeudi 7 janvier 2022, au cours d’un procès pour proxénétisme en bande organisée, une adolescente nigériane a raconté le supplice qu’elle a vécu au sein d’un réseau de prostitution. Alors âgée de 14 ans, elle a été violée, battue, prostituée et avortée de force.

Témoignage glaçant sur les horreurs subies au sein des réseaux de prostitution d’Ile-de-France. Ce jeudi 7 janvier 2022, au cours d’un grand procès pour proxénétisme en bande organisée qui s’est ouvert ce lundi, Juliet a raconté les monstruosités qu’elle y a subi alors qu’elle n’avait que 14 ans, rapporte le journal Le Parisien. Son témoignage accablant illustre le calvaire des seize victimes identifiées dans ce procès et de nombreuses autres femmes nigérianes.

L’histoire de Juliet commence en mai 2015 alors qu’elle n’a que 14 ans et qu’elle est en vacances chez ses grands-parents qui, comme elle, vivent au Nigéria. Un jour, sa mère lui dit qu’elle a trouvé un moyen de l’envoyer en Europe pour qu’elle étudie la médecine, comme le souhaite l’adolescente. Mais avant cela, il faut passer par la cérémonie de la Juju, un rituel au croisement de la religion et de la magie noire au cours duquel elle doit manger un cœur de poule. En présence de sa mère, elle doit surtout jurer allégeance au "Jujuman", un sorte de sorcier, aux “mammas” qui s’occuperont d’elle en Europe et à ceux qui travaillent pour elles.

35 000 euros à rembourser

Convaincue qu’elle est véritablement unie par un lien magique avec ces gens, Juliet part pour la Libye, sa première étape vers l’Europe. En plus d’y apprendre qu’elle devra rembourser les 35 000 que coûte supposément son voyage, elle est battue et maltraitée par plusieurs personnes extérieures au réseau dans lequel elle est embarquée contre son gré. D’autres victimes racontent quant à elles avoir été violées au cours de leur séjour dans ce pays. Une fois en France, les choses empirent encore puisque la jeune fille se retrouve contrainte de se prostituer dans le Bois de Vincennes.

C’est là que Juliet, alors âgée de 14 ans, va perdre sa virginité, avec un client auquel elle demande 30 euros pour la passe. Ce dernier lui en donnera 50 après avoir découvert qu’il était le premier homme à la pénétrer. Malgré le fait que l’une de ses gardiennes lui ait donné des préservatifs, Juliet tombe rapidement enceinte et subit un avortement sauvage. Conduit par un infirmier nigérian à l’aide de pinces, de ciseaux et d’un tuyau, il coûte 700 euros à l’adolescente.

4 personnes sur le banc des accusés

Lorsque Juliet raconte cette scène atroce où son sang est répandu dans la pièce, son bourreau écoute. Et pour cause, cet avorteur auto-proclamé de 25 ans est assis sur le banc des accusés avec trois autres personnes. Le second s’appelle Omos Wiseborn, un chanteur de reggae accusé d’avoir recruté les jeunes filles, de les avoir transportées et de les avoir prostituées. Enfin, viennent Blessing Ubi et Dennis Brown, un couple accusé d’être des hébergeurs et des proxénètes. Ils ont tous été condamnés à des peines allant de dix à dix-neuf ans de prison en première instance. Ils seront entendus par la cour ce vendredi 7 janvier.

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