La proposition de destitution d’Emmanuel Macron subit un premier revers à l’Assemblée nationale

Emmanuel Macron photographié à Nanterre le 19 septembre (illustration)
LUDOVIC MARIN / AFP Emmanuel Macron photographié à Nanterre le 19 septembre (illustration)

POLITIQUE - Premier feu rouge. Validée par le bureau de l’Assemblée nationale le 17 septembre dernier, la proposition de résolution émanant des Insoumis et visant à destituer le chef de l’État Emmanuel Macron en vertu de l’article 68 de la Constitution n’a pas reçu l’aval de la commission des lois ce mercredi 2 octobre.

La procédure de destitution d’Emmanuel Macron lancée par LFI arrive à l’Assemblée, et le plus dur reste à faire

La commission a massivement rejeté, par 54 voix contre 15, cette proposition de destitution déposée par La France Insoumise, qui reproche au chef de l’État de n’avoir pas respecté le résultat des législatives.

Ce texte vise à traduire le président devant les deux chambres réunies du Parlement en vue d’une destitution pour « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». « À cette heure, il ne s’agit pas de destituer le président, mais de permettre que l’Assemblée et le Sénat se réunissent en Haute cour pour pouvoir juger de la pertinence de cette destitution », a plaidé mardi en conférence de presse le député LFI Antoine Léaument.

Le RN et le PS contre la procédure

Si les écologistes, les communistes et les insoumis ont voté pour, le reste de la commission s’est montrée hostile à l’arrivée du texte en séance publique. Le Rassemblement national a qualifié la proposition d’« imposture », selon les mots du député Philippe Schreck.

Au nom des députés socialistes, le député Hervé Saulignac a lui indiqué que son groupe souhaite sanctionner la « brutalisation » du président en votant une motion de censure contre le gouvernement mais pas la destitution du chef de l’État.

Magré ce premier revers, les Insoumis continuent de croire à la suite de la procédure. « Le coup d’État de Macron n’a toujours pas le dernier mot, » a assuré Jean-Luc Mélenchon sur à l’issue du vote. La conférence des présidents de groupes politiques doit en effet décider, d’ici 13 jours, si le texte accède malgré tout à l’étape suivante, c’est-à-dire un examen dans l’hémicycle.

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