Propos sur les mineurs isolés: Zemmour condamné en appel pour provocation à la haine

Eric Zemmour à été à nouveau condamné jeudi en appel à Paris à 10.000 euros d'amende pour provocation à la haine raciale après ses propos sur les mineurs isolés tenus en 2020 sur CNews.

Eric Zemmour, le 19 juin 2024 à Neuilly-sur-Seine, près de Paris (Ludovic MARIN)

La cour d'appel de Paris a confirmé le jugement du 17 janvier 2022 qui avait infligé à l'ex-candidat à la présidentielle une peine de 100 jours-amende à 100 euros, avec possibilité d'emprisonnement en cas de non-paiement.

Cette condamnation vient sanctionner des déclarations du 29 septembre 2020, lors d'un débat dans l'émission "Face à l'info" sur CNews après un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo.

Le polémiste affirmait en parlant des mineurs isolés: "ils n'ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c'est tout ce qu'ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu'ils viennent".

"C'est une invasion permanente", "c'est un problème de politique d'immigration", avait-il ajouté.

L'avocat d’Éric Zemmour, Me Olivier Pardo, a indiqué à l'AFP son intention de former un pourvoi en cassation contre une condamnation "particulièrement injuste", les mineurs isolés n'étant pas "une race ou une ethnie".

La cour d'appel n'a pas développé ses motivations à l'oral.

En première instance, le tribunal avait jugé que ces propos étaient "particulièrement outrageants et dégradants" et estimé que, "sous couvert de désigner les +mineurs isolés+", l'ex-journaliste visait des personnes ayant en commun "le seul fait de ne pas appartenir à la Nation française".

La condamnation à 3.000 euros d'amende du directeur de publication de CNews a elle aussi été confirmée.

De nombreuses associations s'étaient portées parties civiles, dont la LDH, le MRAP, SOS Racisme et la Maison des Potes, qui a salué une "victoire".

"La justice une nouvelle fois sanctionne Éric Zemmour pour de graves délits d'injures racistes et d'incitation à la haine raciste qui le disqualifient pour exercer un mandat politique dans notre République", a réagi l'association dans un communiqué à l'AFP, regrettant que les juges n'aient pas prononcé de peine d'inéligibilité, "qui constitue la peine véritablement dissuasive pour celui qui sollicite le suffrage universel".