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A propos d'un titre sur la Tunisie

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Elodie Auffray, correspondante en Tunisie depuis septembre 2011, revient sur le titre d’un de ses reportages pour Libération qui a provoqué de vives réactions dans le pays.

Le titre d’un de mes articles publié sur le site internet de Libération, juste après l’attaque du musée du Bardo, a suscité de très vives réactions et m’a valu des attaques personnelles. Je comprends que ce titre («C’est fini la Tunisie, c’est fini le tourisme») provoque un tel émoi dans ce moment douloureux pour le pays. Il me semble toutefois nécessaire de clarifier quelques points.

Dans les critiques qui m’ont été adressées, beaucoup m’attribuent la phrase en question. Or il s’agit d’une citation, celle d’un guide touristique, témoin de l’attentat, et que j’ai rencontré juste après. Je pense que chacun peut comprendre qu’il soit à cet instant-là sous le choc et sous l’effet d’émotions confuses. Il naviguait alors «entre désespoir et détermination», comme je l’ai écrit. Il a d’ailleurs trouvé la force de se reprendre immédiatement et a tout de suite ajouté, comme retranscrit dans l’article : «Je suis sous le coup de l’émotion, mais le message, c’est qu’on n’a pas peur de ces terroristes, on n’a pas peur d’eux.» Sa capacité à rebondir, à refuser de se laisser intimider malgré ce qu’il venait tout juste de vivre, m’a marquée. C’est avant tout cela que j’ai voulu dépeindre en le citant.

Je précise aussi que je ne suis pas l’auteure de ce titre. Comme le veut l’usage, j’envoie mon texte brut et c’est la rédaction à Paris qui choisit le titre. Dans ce cas précis, il s’agissait de rendre compte quasiment en temps réel des réactions à chaud, et celle-ci reflète l’accablement que beaucoup de Tunisiens ont pu ressentir dans un premier temps, en prenant conscience de l’ampleur de la tragédie. On peut discuter de ce choix, on peut estimer qu’une autre citation aurait été plus appropriée, mais elle reste fidèle à une partie de la réalité. Néanmoins, la rédaction a décidé, face aux réactions qu’il suscitait, (...)

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