Propos de Darmanin sur Meloni: pour Attal, cet "incident sera très vite derrière nous"
Une opération déminage. Après que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a déclenché une crise diplomatique avec l'Italie en estimant sur RMC ce jeudi que sa Première ministre, Giorgia Meloni, est "incapable de régler les problèmes migratoires", les membres de l'exécutif se succèdent pour dégonfler la polémique.
Gabriel Attal ne fait pas exception. Invité de BFMTV-RMC, le ministre délégué aux Comptes publics estime que cet "incident sera très vite derrière nous", reprenant là un élément de langage déployé par d'autres ministres comme Éric Dupond-Moretti.
"La France a trop besoin de l'Italie et l'Italie a trop besoin de la France sur tous les sujets, et singulièrement sur la question de l'immigration", avance le ministre délégué aux Comptes publics.
"Respect mutuel"
Notant qu'"il y a eu beaucoup plus d'arrivées aux portes de l'Italie" depuis le début 2023 que "les années précédentes", le macroniste y voit un "enjeu majeur qu'il faut régler au niveau européen". "La France ne [le] règlera pas sans l'Italie, l'Italie ne [le] réglera pas sans la France", dit-il pour mieux réaffirmer son appel à l'unité.
Un discours en droite ligne de celui du ministère de l'Europe et des affaires étrangères, qui a été directement impacté par l'imbroglio, le chef de la diplomatie italienne ayant annulé sa première visite à Paris prévue ce jeudi soir. Catherine Colonna avait tenté d'arondir les angles, évoquant une "relation entre l'Italie et la France basée sur le respect mutuel". La ministre avait également dit son souhait de "pouvoir accueillir prochainement" son homologue.
"Solutions miracles"
En creux, l'exécutif défend également une réponse adressée à l'extrême droite, après un tacle de Jordan Bardella. Le président du Rassemblement national (RN) a jugé ce mercredi que le gouvernement a "pulvérisé tous les records d'immigrations", lors d'un déplacement à Manton, près de la frontière italienne.
Avant d'évoquer la Première ministre italienne, Gérald Darmanin avait été interrogé sur ces propos. L'hôte de la place Beauvau "a voulu dire qu'un certain nombre de responsables politique, notamment à l'extrême droite, avancent des solutions miracles, des baguettes magiques qui régleraient tous les problèmes en quelques mois", selon Gabriel Attal. "En réalité on voit que c'est beaucoup plus compliqué que ça".
Au-delà de Giorgia Meloni, l'attaque de Gérald Darmanin visait surtout Marine Le Pen. Depuis le début de la semaine, le ministre de l'Intérieur tire à boulets rouges sur la triple candidate à l'élection présidentielle, apparue dans les sondages comme la vainqueure de la séquence réforme des retraites, même si son parti est resté en retrait lors des débats sur ce texte.
Invité de BFMTV mardi, l'ancien sarkozyste l'avait qualifié de "petite femme politique", dénonçant le "silence de ses propositions" et jugeant que le RN est "le parti de la flemme".