Promulgation en Côte d'Ivoire de la nouvelle Constitution

ABIDJAN (Reuters) - Le président Alassane Ouattara a promulgué mardi la nouvelle Constitution de Côte d'Ivoire, la présentant comme une garantie de paix durable pour le pays. Le texte avait été soumis à référendum le 30 octobre et approuvé par les Ivoiriens à une très large majorité de 93,42%, mais avec une participation au vote de 42%. La nouvelle loi fondamentale instaure une IIIe République qui, a déclaré le président Ouattara après l'avoir promulguée, porte en elle "les promesses de paix, stabilité, égalité et modernité". Avant le référendum, Alassane Ouattara avait justifié son initiative en expliquant que la nouvelle Constitution aiderait la Côte d'Ivoire à tourner la page d'une décennie de violences. Pour l'opposition, qui avait appelé au boycott, cette consultation référendaire était un stratagème politique afin de permettre à la coalition soutenant le chef de l'Etat de renforcer sa position. La nouvelle Constitution supprime notamment la clause d'"ivoirité", soit l'obligation faite aux candidats à la présidence de la République d'avoir des parents nés ivoiriens. Cette clause était source de tensions en Côte d'Ivoire, pays à forte immigration étrangère. Elle a surtout été brandie par les adversaires du chef de l'Etat pour l'empêcher de se présenter à la présidentielle en l'an 2000. Alassane Ouattara avait promis l'an dernier lors de la campagne en vue de sa réélection qu'il ferait abolir cette clause, afin de tourner la page sur une décennie de violences politiques qui ont tourné à la guerre civile en 2002-2003 puis en 2010-2011, quand le président sortant, Laurent Gbagbo, contestait la victoire de son rival au scrutin de novembre 2010. La réforme crée en outre un Sénat et un poste de vice-président. Elle fixe par ailleurs de nouvelles normes pour une révision de la Constitution, qui n'exigerait plus un référendum mais un simple vote des parlementaires à la majorité qualifiée des deux tiers. (Joe Bavier et Loucoumane Coulibaly; Gilles Trequesser pour le service français)