Projet en Israël pour bloquer les amnisties de Palestiniens

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Un comité ministériel israélien a approuvé dimanche un projet de loi qui pourrait bloquer à l'avenir toute libération de détenus palestiniens condamnés pour le meurtre d'Israéliens. /Photo prise le 27 avril 2014/REUTERS/Sebastian Scheiner/Pool

JERUSALEM (Reuters) - Un comité ministériel israélien a approuvé dimanche un projet de loi qui pourrait bloquer à l'avenir toute libération de détenus palestiniens condamnés pour le meurtre d'Israéliens. Cette initiative, promue par les partenaires les plus à droite de la coalition emmenée par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, a été votée par sept voix contre trois et sera soumise à la Knesset (parlement). Le projet de loi, auquel s'opposent les centristes Tzipi Livni ou Yesh Atid, donnerait aux tribunaux la possibilité d'empêcher un meurtrier condamné à perpétuité de bénéficier d'une grâce présidentielle. Les présidents israéliens ont dans la plupart des cas ces dernières années validé les libérations de détenus palestiniens acceptées par les gouvernements successifs de l'Etat hébreu dans le cadre de pourparlers de paix ou d'échanges avec les Palestiniens. Israël a ainsi libéré 78 prisonniers "avec du sang israélien sur les mains" lors des négociations relancées l'an dernier par les Etats-Unis. Mais le gouvernement Netanyahu a refusé de libérer comme promis un dernier groupe de 26 détenus, en accusant ses interlocuteurs palestiniens de ne pas vouloir prolonger les pourparlers. Les négociations ont capoté par la suite. Wasel Abou Youssef, un responsable de l'Organisation de libération de la Palestine, a estimé que ce projet de loi contre les amnisties bloquerait, s'il était adopté, toute chance de lancer un processus sérieux de négociation. "Les meurtriers doivent mourir en prison, pas faire la fête chez eux", a écrit sur sa page Facebook le ministre de l'Economie Naftali Bennett, membre du parti ultranationaliste le Foyer juif, à l'origine du projet. (Jeffrey Heller; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)