Projet d'action violente: 7 membres de l'ultragauche mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste"

Police (illustration)  - AFP
Police (illustration) - AFP

Les sept membres de l'ultragauche soupçonnés d'avoir projeté une action violente ont été mis en examen ce vendredi soir pour "association de malfaiteurs terroriste", a appris l'AFP de source judiciaire.

Le parquet national antiterroriste (PNAT) a requis le placement en détention provisoire pour six de ces personnes, qui étaient en cours de présentation vendredi soir à un juge des libertés et de la détention.

Armes et composants explosifs retrouvés

Selon la source judiciaire, qui confirmait une information de BFMTV, neuf personnes ont été interpellées mardi en région parisienne, dans l'agglomération toulousaine, en Dordogne et en Ille-et-Vilaine, et placées en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en avril.

Deux d'entre elles ont été remises en liberté sans poursuite à ce stade. Les personnes mises en examen sont six hommes et une femme, âgés de 30 à 36 ans, a précisé cette source.

Des armes et des produits pouvant entrer dans la composition d'engins explosifs ont été retrouvés lors de perquisitions, selon une source proche du dossier.

L'annonce de ces arrestations, menées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a aussitôt suscité des réactions politiques.

De nombreuses réactions politiques

"Chaque jour, les femmes et les hommes de la Direction générale de la sécurité intérieure protègent la République contre ceux qui veulent la détruire. Merci une nouvelle fois pour leur action contre ces activistes violents de l'ultragauche", a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

"Des terroristes d'extrême gauche voulaient s'en prendre à des policiers! Ils s'attaquent à l'uniforme de la République qui est le dernier obstacle à leur dictature et leur soif de chaos", a écrit pour sa part sur Twitter le député LR Eric Ciotti.

"Face au laxisme du gouvernement, l'ultra-gauche se sent pousser des ailes et projette de s'en prendre à nos forces de l'ordre. Pour ne pas retomber dans les horreurs d'Action Directe, les groupuscules gauchistes doivent être matés et dissous !", a appelé de son côté Bruno Bilde, le député et influent conseiller de la présidente du RN Marine Le Pen.

Une source proche du dossier a toutefois précisé à l'AFP que l'état actuel des investigations ne permettait pas de confirmer l'intention des personnes mises en causes de s'en prendre à des policiers.

Un des suspects a combattu au Rojava

Selon une autre source proche du dossier, confirmant une information de BFMTV, un des suspects, Florian D., a combattu au côté des Kurdes au Rojava, une zone kurde autoproclamée autonome dans le nord-est de la Syrie. Considéré comme le "meneur", il est "ancré dans une idéologie prônant la révolution", a-t-elle précisé.

Avant cette affaire, la dernière saisine connue de la justice antiterroriste pour des faits liés à l'ultragauche remonte à l'affaire de Tarnac en 2008, pour des soupçons de sabotage de lignes TGV. Mais les qualifications terroristes, objet d'un âpre débat, avaient été abandonnées par la justice avant le procès.

Fin 2017, la revendication par des groupes d'ultragauche de trois incendies de casernes de gendarmerie avaient suscité des déclarations inquiètes de l'exécutif sur une possible résurgence de velléités terroristes de cette mouvance.

Début 2020, le procureur de Grenoble avait demandé, en vain, au parquet antiterroriste de se saisir des actions revendiquées par l'ultragauche, une quinzaine d'incendies dans sa région commis en trois ans visant la gendarmerie et différentes institutions (mairie, église, services publics).

Article original publié sur BFMTV.com