Des professionnels du porno dénoncent le rapport du HCE et sa « vision liberticide » dans une tribune pour « Libération »
PORNO - « Le rapport proposé par le Haut Conseil à l’égalité dresse un portrait manichéen de la situation. Selon lui, il y aurait d’un côté les méchants exploitants et de l’autre des victimes d’actes de barbarie », dénonce un collectif de plus de 80 professionnels et figures du porno.
Dans une tribune publiée ce lundi 2 octobre dans Libération, des actrices et acteurs, productrices et producteurs, réalisatrices et réalisateurs ainsi que d’anciennes figures de l’industrie pornographique, dénoncent le rapport du Haut Conseil à l’égalité (HCE) entre les femmes et les hommes, publié mercredi 27 septembre. « La vision liberticide du dernier rapport du HCE, s’érigeant en police des consciences, n’est pas la solution », s’insurge-t-ils.
« Sous couvert de bienveillance, le Haut Conseil à l’égalité parle en notre nom sans avoir auditionné aucune des personnes citées dans le rapport, dans le cadre des scènes violentes qui sont décriées et des exemples donnés. C’est consternant », constate le collectif.
Intitulé « Pornocriminalité. Mettons fin à l’impunité de l’industrie pornographique », ce document de 230 pages a été remis à la ministre déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes, Bérangère Couillard. Présenté comme un « réquisitoire » par ses détracteurs, il avait déjà créé la polémique à ce moment-là, des chercheurs et des membres démissionnaires du HCE, dénonçant des sujets éludés et un « parti pris idéologique anti-pornographie ».
Une « vision liberticide » du milieu du porno
C’est le sens de la tribune publiée aujourd’hui, qui estime que ce rapport « déshumanise et criminalise » les acteurs du secteur. « Après nous avoir retiré le droit d’être sujet de nos décisions, le rapport nous désigne comme les complices d’une industrie qu’il qualifie de criminelle. Ici, le rapport mélange fantasme érotique et criminalité sexuelle », dénonce le collectif.
Les professionnels appellent cependant à mieux protéger par la loi les travailleurs de l’industrie et les mineurs exposés à ces contenus. « Le Haut Conseil à l’égalité n’évoque aucune piste d’amélioration concrète, tangible et applicable pour permettre à la profession d’exercer dans un cadre juridique clair, conclut la tribune. (...) La vision liberticide du dernier rapport du HCE, s’érigeant en police des consciences, n’est pas la solution ».
À la réception du rapport, la ministre déléguée chargée de l’égalité femmes-hommes, Bérangère Couillard a annoncé la création d’un groupe de travail dédié, impliquant les ministères de l’Intérieur, de la Justice, du Travail, de la Culture et du Numérique.
Comme elle l’indiquait sur CNEWS, une « réflexion approfondie » sera menée sur trois thèmes : « le respect du droit du travail » dans l’industrie pornographique, « le retrait des contenus comprenant des tortures et actes de barbarie » et la « suppression des contenus pour les victimes de l’industrie pornographique qui le souhaitent ». Les conclusions du groupe de travail seront remises au gouvernement au « printemps 2024 ».
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