Professeur décapité: Blanquer dément que Samuel Paty était menacé d'une sanction

Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, le 17 octobre 2020 à Paris  - ABDULMONAM EASSA © 2019 AFP
Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, le 17 octobre 2020 à Paris - ABDULMONAM EASSA © 2019 AFP

Le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer a démenti dimanche que l'enseignant des Yvelines décapité vendredi était menacé d'une sanction ou de remontrance pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, ainsi que l'ont suggéré certains internautes.

Le "soutien total" de l'institution

Depuis vendredi, les messages suggérant que l'académie s'apprêtait à "sanctionner" l'enseignant essaimaient sur les réseaux sociaux.

"Cette information est fausse", a martelé le ministre interrogé par France Inter, France 2 et Le Monde.

"A aucun moment, il n'a été dit, ni même sous-entendu, ni pensé que l'institution allait sévir" contre le professeur, Samuel Paty, a également déclaré le rectorat de Versailles dans un communiqué dimanche. "L'institution a toujours été en soutien total", a-t-il ajouté.

Fake news et instrumentalisation

Samuel Paty était la cible de violentes critiques d'un père d'élève et d'un militant islamiste connu des services de police, Abdelhakim Sefrioui, qui lui reprochaient, dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, d'avoir montré les caricatures de Mahomet à ses élèves de 4e, dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression.

"Ces vidéos énoncent de fausses informations et instrumentalisent les faits dans une perspective qui dépassait la séquence du cours", a pointé le rectorat.

"La principale, qui a été impeccable de bout en bout, voyant qu'il y a eu un incident de cette nature, a justement appelé les équipes Valeurs de la République (les référents laïcité de l'Education nationale, ndlr)", a rappelé de son côté Jean-Michel Blanquer.

Malentendu

Le professeur a "dit que ceux qui sont choqués ferment les yeux ou sortent de la classe. Ce point-là a suscité un malentendu car il a pu être vécu comme une discrimination", a-t-il précisé.

Un "échange" avait eu lieu entre le père d'élève et l'inspection académique afin "d'expliquer la démarche du professeur dans un souci d'apaisement", selon le rectorat.

"On peut toujours regretter telle ou telle chose, tout n'est pas parfait (mais) le soutien a été effectif", a souligné le ministre de l'Éducation nationale, ajoutant qu'il allait "demander à l'inspection générale d'établir l'ensemble de l'enchaînement des faits".

Article original publié sur BFMTV.com