Les producteurs espagnols de fraises craignent le boycott des supermarchés européens

Un champ de fraises dans la province de Huelva, en Andalousie (Espagne), en 2013.  - Credit:Malte Jaeger/Laif-Réa
Un champ de fraises dans la province de Huelva, en Andalousie (Espagne), en 2013. - Credit:Malte Jaeger/Laif-Réa

Le secteur des fruits rouges espagnol tremble : et si les tonnes de fraises, framboises ou myrtilles exportées dans le reste de l'Europe faisaient l'objet d'un boycott généralisé de la part des distributeurs européens, synonyme de sa ruine économique ? On n'en est pas encore là mais, déjà, la réputation de ces fruits a été largement entamée et le discrédit pourrait fort bien prendre de l'envergure.

À l'origine de cette peur panique, la campagne menée par l'ONG allemande Campact – qui a le bras long en matière de conscientisation des consommateurs – contre le cœur espagnol de la production, à Huelva, en Andalousie. Là, près de l'embouchure du fleuve Guadalquivir, sur environ 12 000 hectares, on produit pour l'essentiel des fraises, qui, à 80 %, partent à l'exportation et pèsent près d'un tiers de la consommation européenne – en particulier dans les supermarchés allemands et britanniques.

Sur place, ce secteur emploie entre 80 000 et 100 000 personnes – dont un tiers d'immigrés marocains – et constitue, à lui seul, 8 % du PIB andalou. Campact enjoint nommément à des chaînes comme Lidl ou Edeka de ne plus mettre sur ses étals les fraises de Huelva « du fait du risque d'une catastrophe d'assèchement d'un des parcs nationaux les plus importants ». Aux abords de ces hectares de cultures sous serre s'étend en effet le parc de Donana, une des zones humides les plus exceptionnelles d'Europe du Sud et aussi des plus protégées, déclarée patrimoine mondial de l'humanité [...] Lire la suite