Producteur violemment frappé par des policiers: le procureur demande à l'IGPN d'enquêter "le plus rapidement possible"

Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. - AFP
Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz. - AFP

Le procureur de Paris Rémy Heitz a déclaré jeudi à l'AFP qu'il demandait à la "police des polices" d'enquêter "le plus rapidement possible" sur l'affaire du producteur de musique violemment frappé par des policiers dans une vidéo diffusée par Loopsider.

L'homme va déposer plainte à l'IGPN ce jeudi.

"C'est une affaire extrêmement importante à mes yeux et que je suis personnellement depuis samedi", a déclaré le procureur de la République. "J'ai demandé à l'IGPN de tout mettre en oeuvre pour que la lumière soit faite le plus rapidement possible" dans cette enquête ouverte mardi pour "violences" et "faux en écriture publique".

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dans un tweet mercredi qu'il demandait au préfet de police de "suspendre à titre conservatoire les policiers concernés".

Le récit des policiers contredit par la vidéosurveillance

Les policiers impliqués ont livré leur version des faits, au lendemain de ceux-ci, dans un procès-verbal daté de dimanche. Évoquant un homme devenu "dangereux" à leur égard, s'étant réfugié selon eux dans ses studios pour échapper à son interpellation, ils ont affirmé:

"L’individu nous repousse à plusieurs reprises avec ses bras en tentant de nous porter des coups. (...) Dans la débâcle, l’homme a tenté à plusieurs reprises de se saisir de notre arme administrative (...). Nous recevons à plusieurs reprises des coups au niveau du visage émanant de l’individu".

Ils ont cependant reconnu avoir porté des coups au producteur: "Ne parvenant pas à nous extraire de ce local, le gardien X, se saisit de sa matraque téléscopique et porte plusieurs coups au niveau du ventre, des jambes et des bras de l’homme".

Mais les images de vidéosurveillance révélées ce jeudi par le site Loopsider ont montré une toute autre scène: on y voit les agents rouer l'homme de coups, sans que celui-ci semble répliquer. Plus tard, expulsés des studios par des jeunes hommes présents pour un enregistrement, les policiers y ont envoyé une grenade anti-émeute.

Article original publié sur BFMTV.com