Producteur de musique frappé par des policiers: "C'est indéfendable", pour le syndicat Unité SGP Police

Des images de vidéosurveillance montrent un producteur de musique, Michel Zecler, être violemment frappé par des policiers, en novembre 2020. - DR
Des images de vidéosurveillance montrent un producteur de musique, Michel Zecler, être violemment frappé par des policiers, en novembre 2020. - DR

"Ce n'est pas ça notre police, ce n'est pas ça ma police, ce n'est pas ça votre police républicaine." Les mots sont fermes ce vendredi matin au lendemain de la diffusion de la vidéo mettant en cause des policiers dans des violences à l'encontre d'un producteur de musique. Pour le secrétaire général du syndicat majoritaire Unité SGP Police FO, leur comportement est "indéfendable".

"Je suis syndicaliste de la police nationale, je défends mes collègues, quand des mesures de suspension ne sont pas justifiées, je suis le premier à monter auprès du DGPN, voire auprès du ministre en exercice", rappelle Yves Lefebvre sur BFMTV. "Là, on n'a pas bougé et on ne bougera pas."

Jeudi, le média Loopsider a révélé une vidéo montrant une interpellation violente d'un homme dans le 17e arrondissement de Paris. Selon le producteur de musique, les policiers l'ont suivi jusqu'à son local d'enregistrement, où il s'était engouffré rapidement car il ne portait pas de masque, avant de le passer à tabac. Aucun geste violent de sa part n'est filmé. Les policiers expliquent, eux, avoir voulu l'interpeller alors qu'émanait une forte odeur de cannabis, et assurent que l'homme, qualifié de "dangereux" par les agents, a cherché à les désarmer.

"Quoiqu'il se soit passé avant, là on part manifestement sur un défaut de port de masque, du contraventionnel, 135 euros d'amende, mais après il y a un déferlement de violences, c'est indéfendable", déplore le syndicaliste. "Ces trois personnes jettent l'opprobre sur toute une corporation, (...) toute une institution est bafouée aujourd'hui."

"Je demanderais la révocation"

D'autres syndicats n'ont pas condamné aussi fermement les policiers mis en cause par la vidéo. Je ne connais pas le début, ce qui s'est passé avant ces images, quelle est cette personne, quels sont ses antécédants, rappelle sur BFMTV Denis Jacob, du syndicat Alternative police, qui appelle à ce que "toute la lumière soit faite, à charge et à décharge" sur ces policiers.

"J'appelle à la plus grande prudence sur l'interprétation qu'on peut faire de ces images", insiste le syndicaliste.

Les trois policiers ont été suspendus pour une période de quatre mois par le directeur général de la police nationale. Ils ont été entendus jeudi dans le cadre de l'enquête administrative menée par l'IGPN. Une enquête judiciaire, cette fois-ci, est également ouverte par le parquet de Paris pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique" et "faux en écriture publique". Un quatrième policier, suspecté d'avoir jeté une grenade lacrymogène lors des faits, est également suspendu.

"La suspension, c'est la moindre des choses, estime le secrétaire général d'Unité SGP Police FO. Si j'étais ministre, c'est de son pouvoir, je demanderais pour le conseil de discipline, la révocation." Le ministre de l'Intérieur a indiqué jeudi soir qu'il demanderait cette sanction, si des fautes étaient relevées par l'enquête.

Article original publié sur BFMTV.com