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Procès Hissène Habré : la parole aux femmes

Une des femmes victimes de viol et d’agressions sexuelles, lors de leurs témoignages durant le procès de Hissène Habré, à Dakar, diffusé en direct sur le site de la télévision sénégalaise.

A Dakar, le procès pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité de Hissène Habré, président du Tchad entre 1982 et 1990, doit reprendre ce lundi. L’acte d’accusation ne comprend pas les charges de viol et d’esclavage sexuel, mais des femmes victimes de violences sexuelles témoignent, soutenues par l’ONG Human Rights Watch. Un procès historique vu de l’intérieur du tribunal.

Certaines l’admettent expressément, d’autres de façon détournée. Les crimes allégués se sont passés il y a plus de vingt-cinq ans, mais les séquelles de ces femmes demeurent. Toutes ont expliqué à la barre avoir été détenues arbitrairement, déportées, violées ou torturées. Humiliées, rabaissées, stigmatisées, elles ont tout de même eu le courage de venir témoigner au procès à Dakar de Hissène Habré, l’ancien président du Tchad (1982-1990). Habré est jugé pour crimes contre l’humanité, torture et crimes de guerre par les Chambres africaines extraordinaires, tribunal spécial créé par le Sénégal et l’Union africaine.

L’une de ces femmes, Khadidja, m’avait toujours dit qu’elle avait été torturée à plusieurs reprises et détenue au palais présidentiel de Habré à N’Djamena. Elle m’avait aussi promis que le jour où elle serait face à l’ancien président, elle dirait ce qu’elle avait réellement vécu. Khadidja a tenu sa promesse.

Chaque victime appelée à la barre suit le même parcours. L’attente d’abord dans un hôtel de Dakar, puis l’attente dans une petite salle du palais de justice de la capitale sénégalaise. Un huissier vient vous chercher. Vous entrez dans la salle d’audience. Les lumières sont fortes, agressives. La salle est pleine de caméras : le procès est retransmis en direct sur internet et à la télévision tchadienne. A gauche, un public, parfois de plusieurs centaines de personnes, dont certaines qui sont là pour soutenir l’accusé. A droite, les magistrats : deux greffiers, trois juges, quatre procureurs, tous vêtus de longues robes rouges. Tous vous surplombent. Tous sont des hommes, à (...)

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