Procès du camp Gbagbo : Simone pérore et attaque

Simone Gbagbo au tribunal d'Abidjan, le 23 février.

L’ex-première dame de Côte-d’Ivoire, jugée pour «atteinte à la sûreté de l’Etat» avec 82 proches de l’ancien président, a été entendue lundi, à Abidjan.

Ses avocats avaient promis : Simone Gbagbo ne serait pas «volcanique» lors de son audition aux assises mais, au contraire, «très sereine». Sa démarche est tranquille et sa robe turquoise et chocolat flamboyante lorsqu’elle arrive au palais de justice d’Abidjan. Elle adresse à l’assemblée une pluie de larges sourires avant de s’installer dans le box des accusés. Et de prévenir les journalistes : elle compte parler «à satiété».

L’ancienne «Dame de fer» ivoirienne, après quasiment quatre ans de silence, entame alors un cours d’histoire politique contemporaine sur un ton vif et professoral, dans un silence absolu. Assise à la barre sur une chaise de velours rouge, elle énumère son plan et brandit ses documents, toujours à cheval entre cordialité et colère. La voix ne vrille pas. «Comment puis-je être poursuivie sur la base d’une décision politique ?» lance-t-elle après avoir fustigé durant de longues minutes «les déclarations intempestives et abusives de la communauté internationale» lors de la crise post-électorale de 2010-2011, «qui a encouragé, par leur assistance à la rébellion, les violences en Côte-d’Ivoire en massacrant les populations, en éventrant les prisons…» La liste des récriminations est longue. Nicolas Sarkozy en prend pour son grade («De quoi se mêlait-t-il ? Nous menions des débats entre Ivoiriens !»), tout comme le «candidat perdant», l’actuel président Alassane Ouattara, qui «a refusé de respecter le choix du peuple».

Courroux. Depuis deux mois, 83 personnes, dont elle, font face à des chefs d’accusation très lourds - tribalisme, xénophobie, constitution de bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel, etc. -, résumés par celui d’«atteinte à la sûreté de l’Etat». En question, leur comportement durant la crise qui a suivi le second tour contesté de la présidentielle, le 28 novembre 2010. (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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