Procrastination : comment arrêter de tout remettre à plus tard
À l’occasion de la journée mondiale de la procrastination, tour d’horizon des pistes pour passer de l’inertie à l’action.
La procrastination n’épargne personne. Administratif, travail, ménage, bricolage… Tout le monde a déjà au moins une fois dans sa vie reporté à plus tard une tâche pourtant prioritaire. "C’est un phénomène multifactoriel, explique Diane Ballonad Rolland, formatrice en organisation et auteure du livre 'J’arrête de procrastiner !' (éd.Eyrolles). Le mécanisme est conscient, mais s’appuie sur des ressorts inconscients comme par exemple la peur de l’échec, de l’inconnu, le manque de clarté dans ce que l’on doit faire ou encore le manque d’intérêt pour une tâche. Le profil perfectionniste peut aussi avoir tendance à procrastiner parce qu’il veut être sur d'y arriver parfaitement avant de passer à l’action."
Une fois la machine mise en route, c’est un engrenage et un cercle vicieux se met en place : on culpabilise, on stresse davantage, on a plus de mal à faire les tâches et on procrastine davantage. Mais y a-t-il un moyen de s’en sortir ? La spécialiste explique qu’on est tous amenés à rechercher une satisfaction immédiate, qui va activer le circuit de la récompense, comme le fait d’aller sur les réseaux sociaux ou regarder une série sur Netflix. "La procrastination est vraiment liée à l’autorégulation et la maîtrise de soi", poursuit-elle. La solution réside donc dans notre capacité à résister aux distractions accessibles, à différer le plaisir et à développer et mettre en œuvre notre maîtrise de soi.
Faire état des lieux et mettre en place une stratégie
La première des choses est d’identifier les raisons qui nous poussent à remettre les choses à plus tard. On peut par exemple noter sur la semaine ce que nous avons tendance à reporter pour identifier son profil de procrastinateur. "Il y a des personnes qui vont avoir tendance à procrastiner sur un élément en particulier, comme la paperasse administrative, la prise de rendez-vous médicaux ou le ménage et pas sur le reste", énumère la formatrice.
Il est également nécessaire d’identifier les raisons qui nous poussent à remettre cette chose à plus tard (peur de l’échec, manque d’intérêt, etc...) et faire le point sur les fausses bonnes excuses comme le manque de temps. "Il faut aussi s’interroger sur le prix de la procrastination, conseille Diane Ballonad Rolland. Qu’est-ce que ça me coûte ? Si par exemple, vous envoyez les dossiers administratifs en retard, peut-être que vous payez des des pénalités. Cela peut aussi être un isolement social, si on procrastine sur le ménage notamment."
Une fois ces points identifiés, on peut mettre en place une stratégie avec un temps limité et noter ses objectifs atteints ou pas. Pour le ménage, cela peut-être de faire le tri d'une pièce par semaine ou toutes les deux semaines. Rien ne sert de tout vouloir faire d’un coup, au risque de se dégouter. "On peut tout à fait fractionner ses objectifs, voire les sous-fractionner", propose l'experte. Se les tâches ne sont toujours pas réalisées, on peut s'interroger sur leur nécessité.
"La procrastination peut avoir à terme des conséquences pathologiques ou être le symptôme d’une maladie comme la dépression, précise la formatrice en organisation. Les personnes dépressives peuvent être paralysées par l’action. Tout va être compliqué, tout va demander énormément d’énergie." Dans ce cas, une consultation médicale est nécessaire.
VIDÉO - Peut-on venir à bout de la procrastination ?