Proche-Orient: touristes et ressortissants veulent quitter le Liban à tout prix malgré les annulations massives de vols

De nombreux touristes, mais également des ressortissants libanais, tentent de quitter le pays alors qu'un risque d'embrasement régional se fait de plus en plus fort.

Vers une guerre inévitable? Moins d'une semaine après les morts de Fouad Chokr, un commandant du Hezbollah libanais, mais aussi d'Ismaïl Haniyeh, un cadre du Hamas palestinien, la menace d'une escalade militaire du Proche-Orient se fait de plus en plus forte. Cette crainte est accentuée par la multiplication, des menaces de l'Iran et de ses alliés contre Israël.

De fait, plusieurs pays dont la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ont invité leurs ressortissants à quitter le Liban, pays au centre de toutes les tensions dans les plus brefs délais. "Sur place, les ressortissants français sont appelés à la plus grande vigilance", a dit le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué daté du 4 août.

Pour sa part, Washington et Londres ont appelé leurs citoyens à quitter le pays en prenant "n'importe quel billet d'avion disponible."

À l'aéroport de Beyrouth, les files d'attente se font de plus en plus longues afin de tenter de quitter le pays. En plus de ces appels au départ, de nombreuses compagnies aériennes, dont Lufthansa et Air France, ont depuis les événements de la semaine passée annulé leur desserte de la capitale libanaise.

De fait, de nombreux ressortissants étrangers se retrouvent temporairement bloqués. C'est le cas de Mia et Jordin, un couple de Français venus visiter leur famille au cours de cet été.

"Nous sommes venus au Liban dans l’espoir de passer trois semaines avec notre famille. Mais en raison de la situation, nous avons dû partir plus tôt", dit-elle. "Nous avons essayé de partir le plus tôt possible en choisissant parmi les vols disponibles", ajoute son compagnon à BFMTV.

Pour certains touristes, le départ du Liban devient un calvaire rythmé par les annulations ou retards de vols.

"J’avais prévu de partir le 4 août. Mon premier vol a été supprimé, c’était un vol de la compagnie polonaise, ensuite, j’ai acheté un billet auprès de Turkish Airlines qui a également été supprimé. Aujourd’hui, mon vol est retardé depuis 10 heures", nous dit Jacob, un Autrichien en voyage.

Malgré les appels, d'autres touristes ont fait le choix d'attendre avant de quitter le pays. "On attend de voir comment les choses évoluent, mais pour l'instant je reste"", dit l'un d'entre eux à BFMTV.

La situation est également compliquée pour les ressortissants libanais, qui tentent également de quitter le pays avant le début d'un possible conflit. Chez eux, l'angoisse est conjuguée à une lassitude, le pays étant en crise économique et sociale depuis de longues années.

"C’est vraiment triste, oh mon dieu la situation est vraiment triste. Nous sortons d’une crise et entrons dans une autre", se lamente Sherin à BFMTV.

Face aux blocages à l'aéroport beyrouthins, qui a provoqué une hausse des prix des billets, les voyageurs demandent aux compagnies aériennes une coordination afin qu'une baisse des tarifs s'opère.

En parallèle de ces départs, les tensions se font de plus en plus vives au sud su pays. Lundi, trois personnes y ont été tuées par des frappes israéliennes a annoncé le ministère de la Santé, dont deux sont des membres du Hezbollah.

Article original publié sur BFMTV.com